Assemblée : les collabos du RN
Au cours du débat sans vote sur l’Ukraine tenu à l’Assemblée nationale, seule Marine Le Pen a refusé de s’opposer au duo Trump-Poutine. L’extrême-droite est fidèle à elle-même : toujours prête à se coucher devant les dictateurs.

Il faut s’y habituer. Désormais un clivage domine les autres : d’un côté ceux qui défendent la démocratie et le droit des gens, de l’autre ceux qui les abandonnent au nom de la force et de l’égoïsme national. Ainsi s’est déroulée la séance légitime et utile tenue par l’Assemblée nationale sur la crise ukrainienne.
La droite, les macronistes les socialistes et même, avec des réserves, la France Insoumise, ont réaffirmé la justesse du combat des Ukrainiens, la volonté de s’opposer à Poutine, la légitimité de l’aide apportée par l’Europe au président Zelensky, le scandale de la défection américaine. François Bayrou a entamé la discussion par un discours lucide et pertinent, fustigeant la scène du bureau ovale, actant la défection américaine et appelant les Européens à réagir avec énergie et promptitude. Avec des nuances, les différentes forces politiques – Attal et Vallaud sans aucune hésitation, les autres avec des variantes – ont parlé dans le même sens, prônant la résistance aux oukases des empires.
Une seule voix discordante : celle de Marine Le Pen. Après une hypocrite exergue destinée à la blanchir de toute trahison trop visible envers les Ukrainiens, la cheffe du RN s’est efforcée de miner, frontalement ou obliquement, les efforts de l’Union européenne en faveur de la résistance au duo Trump-Poutine. Refus d’applaudir la présence de l’ambassadeur d’Ukraine en France à la tribune, refus de soutenir « une chimérique défense européenne » (alors qu’il n’est question que de cela pour s’opposer à Poutine), après avoir considéré que l’altercation entre Zelensky et Trump revêtait un caractère « assez normal« , ce qui revient à approuver l’humiliation infligée au président ukrainien par Donald Trump et son acolyte J.D. Vance.
Vieux tropisme de l’extrême-droite envers la collaboration avec les dictatures. Soi-disant dévouée à la grandeur nationale, elle conspire à l’abaissement de la nation dès lors que ses ennemis professent la même idéologie qu’elle. Dans les années 1930, elle admirait les fascismes et proposaient de coopérer avec eux, quand bien même ils avaient pour but l’asservissement des démocraties en général et celui de la France en particulier. Dans les années 2020, ils demandent qu’on ménage les ennemis de la liberté, alors même qu’ils ont pour objectif de nous abaisser. Ils se disent patriotes. Ils ne cessent de conspirer contre la patrie.