Battre les artisans du chaos
La question peut paraitre prématurée, voire incongrue, mais on ne met pas en pièce les échanges mondiaux impunément. On ne livre pas davantage un peuple agressé à son bourreau sans rendre des comptes. La bande mafieuse qui s’est emparée du pouvoir à Washington a déjà provoqué le chaos. Elle doit tomber et être poursuivie.

L’augmentation brutale et insensée de 25 % des droits de douane sur les produits importés en provenance du Mexique ou du Canada – sans doute appliquée demain aux produits européens – affaiblira rapidement la consommation aux États-Unis, sous le coup de l’inflation.
Les associations de commerçants américains s’en émeuvent. Les pertes de parts de marché à l’exportation de l’économie américaine, objets d’une riposte légitime, ne manqueront pas de suivre. Wall Street fronce déjà les sourcils car l’engrenage est des plus dangereux. Il est connu pour avoir été expérimenté avec le Swoot Hawley Tariff Act en 1930 par Herbert Hoover. Le contexte d’une mondialisation rendant les économies nationales plus dépendantes les unes des autres en a accentué les conséquences prévisibles. Le protectionnisme vers l’autarcie n’a jamais été une solution hier et à plus forte raison aujourd’hui.
Trump a chiffré ce que devrait lui rapporter ses actes de piraterie, trois mille milliards de dollars, ce qui supposerait une augmentation de 100 % des droits de douane sur la plupart des produits importés. De quoi transformer les promesses du nouvel âge d’or en plomb.
Le coup de poignard porté à Kyiv le confirme. L’armée ukrainienne ne va pourtant pas s’écrouler demain. Le plan « réarm » de la Commission européenne, fournit une alternative crédible et probablement plus pertinente dans une guerre conventionnelle où les deux camps sont épuisés.
L’interdiction aérienne du territoire ukrainien, ce que vise la trêve proposée par Macron et Zelenski, aurait dû être imposée depuis longtemps. Les alliés en avaient les moyens hier, ils les conservent bien sûr aujourd’hui. C’est le choix stupide de se préserver du courroux du petit Tsar qui explique qu’ils n’y aient pas eu recours. Trump passant dans le camp d’en face, cela ne crée pas une situation militaire nouvelle. C’est surtout un axe de claire partition du monde qui se cristallise entre les démocraties et les États voyous. Reste que la Chine, l’Inde, les tenants d’un sud-global avec le Brésil ou les États forts du Moyen-Orient n’ont aucun intérêt à rejoindre le duo des incendiaires, au risque d’en payer le prix sur le plan économique, diplomatique et même militaire.
Aussi, convient-il de nommer les choses. Une poignée d’hommes et de femmes politiques, en France comme en Europe l’ont fait sans attendre que la sidération ne soit dissipée. François Hollande, Raphaël Glucksmann, Ursula von der Leyen et quelques autres en ont pris la mesure tôt. Il ne s’agit plus de convoquer les circonvolutions diplomatiques ou les approximations géostratégiques du déjà plus et du pas encore, il faut parler clair at agir sans trembler.
Trump et sa camarilla fascisante sont nos ennemis et sont aussi ceux des Américains. La complicité avec un criminel de guerre sur lequel pèse un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale doit être sanctionnée. Ce n’est qu’en se montrant déterminés que l’on viendra à bout du gang de la Maison Blanche, prétendant mettre en coupe réglée l’Amérique et le monde. Plus on attend, plus il y aura de sang et de larmes.