Donald & Giorgia

par Marcelle Padovani |  publié le 18/04/2025

Finalement, Giorgia Meloni ne s’en est pas trop mal tirée. Le 17 avril, à Washington, la Présidente du Conseil a réussi à modérer ses penchants anti européens et ses tentations pro chinoises.

Donald Trump et Giorgia Meloni devant la Maison Blanche, à Washington, le 17 avril 2025. (Photo de Andrew Thomas / Middle East Images via AFP)

De sa rencontre avec Donald Trump à la Maison Blanche, Giorgia Meloni ne semble pas avoir tiré grand-chose, si ce n’est un accord de principe pour une future venue du Président américain à Rome et d’une éventuelle entrevue avec Ursula von der Leyen.

Mais de quoi a-t-on parlé dans le Bureau Ovale ? De droits de douane assurément, mais aussi d’augmentation du budget de la Défense, d’un développement des achats italiens de gaz et d’énergies de source nucléaire, mais finalement très peu de l’Ukraine ou encore de la Chine. Giorgia Meloni n’a pris, au sujet de la Chine, aucun engagement – fière, au bout du compte de la réputation de l’Italie d’être «le ventre mou de la Chine en Europe».  

Avec près de 300 000 résidents d’origine chinoise et 14,5 trillions d’euros investis par la Chine dans la Péninsule, la signature engageante d’un Mémorandum dit de “ route de la soie”, avec ses implications stratégiques, ses investissements et ses débouchés commerciaux, dans l’électroménager, l’automobile, le textile, la chimie, l’électronique et les télécommunications (1.700 entreprises et 22 milliards d’euros de chiffre d’affaires), l’Italie peut franchement se faire entendre à Washington et même à Bruxelles, en faveur de telle ou telle solution jugée intéressante. Giorgia Meloni en est persuadée.

En fin de compte, les conséquences de la pénétration chinoise dans un pays européen risquent de rendre un peu plus complexes les projets de domination du territoire européen de Donald Trump, et sa soif de faire des États-Unis l’unique interlocuteur possible de l’Union Européenne. Fantasmes méloniens mis à part, l’Italie pourrait enfin tenir le rôle de médiateur dont elle rêve depuis si longtemps.

Marcelle Padovani

Correspondante à Rome