Harvard ne cède pas face à Trump
La pression politique de l’administration Trump à l’encontre de la prestigieuse université du Massachussetts a fait chou blanc, à l’image des initiatives prises par son leader dans à peu près tous les domaines.

Le gel de 2.2 milliards de dollars de subventions n’aura pas suffi. Harvard est critiquée pour avoir autorisé des mobilisations aux slogans effectivement problématiques dans le cadre de la guerre proche-orientale. Le Néron des Amériques avait comme objectif de mettre au pas ces élites cosmopolites qu’il exècre par-dessus tout. Caramba, encore raté !
La batterie d’avocats de l’établissement situé dans la métropole de Boston, a répondu au locataire du bureau ovale, dans un courrier rendu public, qu’il était hors de question de se soumettre, de renoncer « à son indépendance » et « à ses droits constitutionnels ». Plus significatif encore, Harvard semble prendre la tête de file de la fronde – son confortable bas de laine le lui permet – se situant en protecteur des autres institutions privées du supérieur : « Ni Harvard, ni aucune autre université privée ne peut se soumettre à un contrôle du gouvernement fédéral », rappelant son attachement à la lutte contre l’antisémitisme et toute forme de discrimination.
Le chantage aux subventions fédérales n’a donc pas suffi, après la coupe claire de 400 millions de dollars, réalisée à Columbia à New York. Probablement Harvard a-t-elle perçu que les efforts engagés, pistolet sur la tempe, par sa grande concurrente de la côte Est, n’ont absolument pas suffi à récupérer son dû. Naturellement, ce colosse financier adossé à un budget annuel de 6.4 milliards de dollars, est en situation d’envoyer Trump se faire shampouiner ailleurs. Un privilège de riche.
Reste que c’est bien sur un plan juridique, se retranchant derrière le premier amendement et les libertés universitaires reconnues de longue date par la Cour suprême, que la cheffe de file de la Ivy League, universités américaines d’élite, éconduit le zozo de Mar-a-Lago. Si les conseils de la direction universitaire reconnaissent des dérives antérieures à l’année écoulée, ils mettent en avant les mesures prises afin d’améliorer le climat sur le campus, la liberté pédagogique, la sécurité pour tous, à commencer par la lutte contre l’antisémitisme.
Le chef de file Maga a beau faire pour enrayer le déclin américain en imposant ses recettes, ses élites lui résistent. Qu’elles soient boursières ou universitaires, ce sont elles qui contraignent ses projets, en l’absence de résistance significative de la gauche démocrate. Pour l’heure.