Hidalgo a raison !
Le périph’ à 50 km/h ? Quoiqu’en disent les accros de la bagnole – et donc de la pollution – la maire de Paris doit poursuivre son combat pour l’humanisation de la ville
Haro sur Hidalgo, douzième saison. Après avoir été vilipendée pour avoir fermé les voies sur berges, favorisé la circulation à vélo, accru la part du logement social, organisé l’accueil de familles de migrants, raté, disait-on, la préparation des Jeux Olympiques ou proclamé que la Seine serait baignable, la voici vouée aux gémonies pour vouloir ramener à 50 km/h la vitesse de circulation sur le périphérique.
Valérie Pécresse, le Figaro, Valeurs Actuelles, Rachida Dati, « 40 millions d’automobilistes », le lobby de la bagnole, bref, tout ce que la droite française a de plus passéiste et mensonger en matière de politique urbaine, dénoncent cette mesure « autoritaire, unilatérale, antisociale, punitive, idéologique », etc. Pourtant toutes les études montrent que la grande vitesse des véhicules sur le périphérique accroit la pollution, crée des nuisances sonores pour quelque 500 000 personnes, favorise les accidents et ne réduit en rien les embouteillages. Toujours le même lobby informel à l’œuvre : celui de l’automobile et du conservatisme à front bas, qui croyait avoir conquis Paris et qui pousse des cris d’orfraie dès que sa prédominance est contestée.
Au vrai, la limite de 50 km/h créera peu d’embouteillages supplémentaires, et si c’était le cas, on doit rappeler que le but n’est pas d’empêcher les gens de circuler, mais de dissuader ceux qui prennent leur voiture pour de courts trajets de se rabattre sur d’autres moyens de transport, de manière à laisser ceux qui en ont vraiment besoin le libre usage de leur véhicule. Courts trajets ? (ce qui ne concerne guère les habitants de la périphérie, mais les Parisiens intra-muros, en moyenne plus prospères). Les offres sont multiples : vélo, patinette, scooter électrique, autobus, marche à pied (très bonne pour la santé), et, horresco referens, métro.
Ainsi les 50 km/h mettront une nouvelle fois aux prises les nostalgiques d’un Paris envahi par l’automobile et ceux qui envisagent un avenir moins pollué, moins dangereux, moins bruyant, moins agressif. Plus humain, quoi…