La communication fascisante de LFI

par Laurent Joffrin |  publié le 17/03/2025

Dans la « séquence Hanouna » déclenchée par l’affiche antisémite de LFI, on retrouve tous les codes de la propagande des années trente, modernisés par Donald Trump et Jean-Luc Mélenchon.

Laurent Joffrin

Fabien Roussel serait donc « un relais de l’extrême-droite » ! Après une affiche antisémite visant Cyril Hanouna, voilà une image du même tonneau putride où se complait LFI, visant cette fois le secrétaire général du Parti communiste, ce qui confirme bien le caractère volontaire et organisé du scandale. « Infamant », a dit Roussel. C’est une aimable litote.

Tout cela ne doit rien à l’erreur ou au hasard. L’explication est toute simple : LFI organise prochainement une marche contre l’extrême-droite. Quoi de plus banal par les temps qui courent ? Le risque était grand que ce défilé classique et attendu passe sous les radars. Comme l’explique Louis Boyard dans une vidéo que tout un chacun devrait visionner, il y fallait quelque chose en plus : une polémique quelconque qui attire les projecteurs, fasse réagir les habituels démocrates scandalisés et autres benêts humanistes, de manière à faire parler de la manif dans les médias et battre ainsi le rappel des sympathisants.

D’où la série de portraits grimaçants publiés par LFI, visant nommément des ennemis supposés des Insoumis et désignés à la vindicte des militants. L’affiche sur Hanouna évoque l’antisémitisme ? Pas grave : on niera. Ce qui compte, c’est le buzz autour de la manif. Calcul implacable : depuis la parution de l’affiche, la polémique ne fait que monter, alimentée par les démentis grossiers de LFI. Objectif atteint.

Mais à quoi bon l’indignation ? On sait que LFI a depuis longtemps adopté les codes de Donald Trump, qui sont ceux de tous les propagandistes fascistes : plus un mensonge est gros, plus il passe auprès des esprits faibles ; plus on le répète, plus il prend du crédit ; plus il est réfuté, plus on s’accroche sur sa position, sans jamais reculer ou s’excuser. Tout cela a été énoncé dans les années 1920 par Josef Goebbels et repris depuis par tous les extrêmes de la terre, de droite ou de gauche.

Ainsi Jean-Luc Mélenchon lui-même, interrogé sur Dimanche Politique par un Francis Letellier plein de sang-froid. Pour seule réponse, trois énormités : l’affiche n’a rien d’antisémite ; c’est l’extrême-droite qui critique LFI ; le journaliste n’a aucun droit à l’interroger sur ce point et n’a qu’à se taire. Exactement les réponses qu’on obtiendrait en régime fasciste.

Tout cela participe du cynisme le plus pur et de la destruction méthodique des bases du débat public démocratique au profit « du bruit et de la fureur » populistes, censés profiter à LFI en parlant non à l’intelligence de l’électeur mais à ses tripes. Nous n’avons « rien en commun » avec Mélenchon, a déclaré dimanche Raphaël Glucksmann. C’est désormais le cas de toute la gauche démocratique.

Laurent Joffrin