La déconfiture de Sandrine Rousseau

par Laurent Joffrin |  publié le 21/02/2025

La députée verte avait accusé sans preuves son ennemi politique Julien Bayou. La justice vient de la désavouer, lui infligeant un démenti définitif et spectaculaire, ce qui ne troublera en rien sa fanatique bonne conscience.

La députée du parti vert Écologistes (EELV) de la coalition de gauche "Nouveau Front Populaire" (NFP) Sandrine Rousseau à l'Assemblée nationale, le 24 octobre 2024. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)

Quel personnage atroce que Sandrine Rousseau… En classant sans suite les plaintes déposées contre Julien Bayou, ancien dirigeant du parti vert, la justice vient de confirmer que la députée écologiste a mené contre lui, pendant des années, une campagne aussi haineuse qu’infondée, qui a sali sans aucune preuve son honneur et conduit à sa mort sociale en le contraignant à démissionner de ses fonctions et à renoncer à se représenter à l’Assemblée, le laissant sans réputation et sans travail.

La plupart du temps, les accusations portées contre des personnages publics occupent les unes des journaux et les ouvertures de JT. Mais, quand ceux-ci sont innocentés, le non-lieu ou l’acquittement sont discrètement mentionnés dans une brève. Il est donc légitime de revenir sur cette affaire en lui consacrant, au moins, un éditorial complet.

Rappel : l’affaire éclate le 18 septembre 2022, quand Sandrine Rousseau, dans l’émission C à vous de France 5, accuse Bayou d’avoir un comportement propre à « briser la santé morale des femmes ». Accusation publique tonitruante et destructrice, en pleine affaire #MeToo, et qui ne repose sur rien d’autre qu’une conversation avec la plaignante, ancienne compagne de l’accusé. S’ensuivent trois années de chasse à l’homme qui mettent fin à la carrière politique de Bayou et l’obligent à abandonner toutes ses responsabilités en raison de l’opprobre publique répandue par Sandrine Rousseau, qui est par ailleurs son adversaire politique au sein des Verts.

Le parti écologiste déclenche successivement deux enquêtes, l’une interne, l’autre confiée à un cabinet spécialisé dans ces affaires, qui aboutissent toutes deux à une absence d’éléments probants et à un communiqué hypocrite des Verts, qui évitent soigneusement de reconnaître l’innocence de l’accusé mais concèdent à mots couverts que rien, en fait, n’accuse Bayou de faits délictueux. Les Verts sont même allés jusqu’à avoir recours à la procédure d’Ancien Régime du « monitoire », qui consiste à lancer un appel public à la délation pour incriminer un suspect, avec un résultat nul. Bonjour la modernité écologiste…

Ce qui n’empêche pas Sandrine Rousseau, mue par un fanatisme à front bas, de continuer sa campagne en déclarant que la justice devait à son tour se prononcer et qu’on allait voir ce qu’on allait voir. « J’attends que la justice passe et on verra étape après étape ». On a vu : la justice vient de classer l’affaire pour « absence d’infraction », ce qui revient à innocenter totalement Bayou, auquel il ne reste que ses yeux pour pleurer. On attend les excuses de Sandrine Rousseau, ce qui serait la moindre des choses dans un débat public civilisé. Mais c’est de toute évidence un concept étranger aux magnifiques convictions de Sandrine imprécatrice.

Laurent Joffrin