Léon le lion

par Marcelle Padovani |  publié le 16/05/2025

Que l’on scrute son histoire, son allure ou son style, rien à dire, Léon XIV est parfait ! Le nouveau pape a pourtant du pain sur la planche. 

Léon XIV au Vatican, le 12 mai 2025. (Photo de Alberto Pizzoli / AFP)

Polyglotte maniant aussi la langue des signes, son goût pour le sport couplé à son amour des livres, son amour de la chanson et sa carrure sereine : les médias italiens ont cherché aux quatre coins du monde, des États-Unis au Pérou, il n’ont débusqué aucune ombre au tableau. Léon XIV est impeccable. 

«  J‘ai encore à apprendre » a pourtant déclaré le jeune Pape au terme de sa rencontre du 12 mai avec les journalistes du monde entier. Son examen de passage a été validé, non seulement auprès des médias mais aussi aux yeux de la très grande majorité des populations. 

Son secret ? Son ton toujours humblement sympathique. Vêtu du chasuble blanc traditionnel des Pontifes, il n’ esquive aucune critique. Même l’étiquette d’ « anti Trump » qu’on lui prête, ne le poussera jamais à dénigrer du haut de sa chaire le président élu par ses concitoyens. Favorable à une vraie paix en Ukraine, on comprend qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir pour la promouvoir. Idem pour  Gaza. En somme, en matière de politique étrangère, c’est un Pontife irréprochable. 

Même son « goût du beau » revendiqué a été salué comme « sympatique ». Entre autres choses, cela lui permettra de loger dans les appartements papaux au deuxième étage du Palais du Vatican au lieu d’aller croupir au couvent de Santa Marta dans un trois pièces étriqué…

En somme , on chercherait en vain l’ombre d’un reproche ou d’un doute sur le nouveau Pape y compris chez les spécialistes du Vatican. Marco Roncalli, journaliste de L’Avvenire, le quotidien de la conférence épiscopale, salue ce Pontife «  qui veut arriver au cœur de tous , intra omnes. Avec une dimension globale qui lui permet de discuter avec tout le monde ». Tandis que le célèbre spécialiste de La Repubblica, Jacopo Scaramuzzi déclare : « À mon avis, c’est un introverti, et c’est un compliment de ma part. Car il sait écouter et observer. Et, en bon mathématicien, évaluer les forces en présence, en distinguant entre le souhaitable et le faisable ».

On pourrait arrêter là les présentations du nouveau pontife. Restent pourtant en suspens quelques questions centrales : quelles seront les positions de Léon XIV sur les homosexuels et l’Église ? Et le rôle des femmes dans l’institution ecclésiastique ? La réforme de la Curie ? Les finances vaticanes ? Pas mal de « pain sur la planche », dirait le populo romain. 

Marcelle Padovani

Correspondante à Rome