L’esprit français

La cérémonie des JO de Paris a véhiculé une image moderne et séduisante de la France, quoi qu’en disent les éternels mauvais coucheurs. Comment faire pour que cet élan ne retombe pas ? Dans la torpeur de l’été, deux sénateurs ont produit un rapport hélas passé inaperçu. En étudiant la prévention des ingérences étrangères Messieurs de Legge et Temal ont préconisé la création d’une « pléiade d’influence » qui regrouperait des artistes de toute discipline chargés de soutenir l’image de notre pays à l’étranger.

Leur mission ne serait pas de tomber dans la propagande, mais plutôt de promouvoir l’esprit de liberté, hérité des Lumières, qui caractérise l’esprit français. À l’appui de ce que tente de faire l’Institut Français en dépit de ses faibles moyens. Qui d’ailleurs sait ce que fait au juste cet établissement ?

Pour avoir consulté plusieurs artistes et intellectuels de mes amis, j’observe que le projet de contribuer à l’image de la France les enthousiasmerait, de quelque bord qu’ils soient ! Tous ne sont pas des adeptes de l’autoflagellation et rares sont ceux qui pensent, comme notre président, qu’il n’y a pas de culture française ! 

Mais j’observe aussi que l’idée de nos sénateurs fut immédiatement enterrée par les diplomates du Quai d’Orsay. On connaît leur ouverture d’esprit quand ils ne sont pas à l’origine d’une idée. Et bien je plaide pour que l’initiative soit reprise par le futur gouvernement, quel qu’il soit. 

Jamais l’importance du « soft power » n’a été aussi grande dans le monde. Il ne faut pas être un spécialiste de Gramsci pour savoir que le culturel commande le politique. Or, qu’il s’agisse de l’omniprésence de l’idéologie (et de la langue) anglosaxonne ou des ingérences d’origine russe ou chinoise, le terrain des idées est devenu un véritable champ de bataille, peut-être le plus important de tous. Le déserter serait trahir ce que nous avons de plus précieux : l’esprit français.