L’inaction climatique n’est plus licite
Ce n’est qu’une avancée juridique pour l’instant mais elle est essentielle : la justice internationale s’engage pour le climat.
Le 23 juillet, dans un avis inédit et unanime, la Cour Internationale de Justice a conclu que les États qui violent leurs obligations climatiques commettent un acte « illicite » et pourraient se voir réclamer des « réparations » par les pays les plus affectés. « Un jalon historique pour l’action climatique » déclarait Ralph Regenvanu le ministre du climat de Vanuatu, l’archipel du Pacifique qui attendait cet avis depuis six ans.
Celui-ci ne vaut pas application (pour le moment) mais il devrait influencer la jurisprudence mondiale pour attaquer en justice des États ou tenter d’accélérer les négociations sur le climat en imposant dans le droit international coutumier des obligations de résultat qui s’impliqueraient à tous, qu’ils aient ou non signé l’un des traités sur le climat. Le Vanuatu doit désormais demander à l’Assemblée générale de l’ONU une nouvelle résolution pour faire appliquer l’avis de la Cour.
« L’impunité climatique n’est plus autorisée, se réjouit Vishal Prasad, directeur de la campagne de Pacific Islands Students Fighting Climate Change. Ceux qui ont causé les dommages les plus importants sont tenus d’apporter des solutions aux personnes les plus touchées. La Cour fournit les fondations pour construire un futur plus durable et équitable. »
La protection de notre environnement n’est plus qu’un problème scientifique ou un combat militant, c’est désormais une réalité juridique qui pourrait imposer une forme de solidarité entre pays pollueurs et pays victimes de leur pollution, voire, obliger les pays pollueurs à accueillir les réfugiés climatiques, comme on le fait pour les réfugiés politiques. Les pays développés pourront – mais ce n’est pas souhaitable – continuer à émettre mais devront désormais payer, c’est la moindre des choses. Sachant que le mieux serait de respecter les engagements pris dans les différents accords climatiques et freiner la catastrophe en cours afin de permettre aux uns de vivre dans leur pays sans subir les dégradations causées par le mode de vie des autres.



