Matteo Zuppi, successeur idéal du pape François ?
Dans tous le Trastevere, on l’appelle « Don Matteo » en souvenir des dix années où il a officié en curé dans la célèbre basilique de Santa Maria. À 69 ans, devenu depuis cardinal, Matteo Zuppi est, pour beaucoup, le « meilleur candidat à la succession du Pape François ».

À Rome ou à Bologne (où il exerce sa fonction), il est connu dans les quartiers chics, comme dans les périphéries rurales, pour son attention au sort des pauvres, des déshérités, des migrants ou des malchanceux.
Il faut bien le dire, son allure sportive, juvénile et souriante l’éloigne pourtant des canons imposés par François. Mais ses qualités intéressent non seulement les paroissiens, mais aussi les membres de la Curie. « Il est attentif à tout et il ne sait pas dire non », dit de lui, admiratif, l’archevêque romain Vincenzo Paglia.
Quoi qu’il en soit, c’est François lui-même qui l’a nommé évêque, puis archevêque en 2015, cardinal en 2019 et président de la Conférence épiscopale en 2022. Juste avant de lui confier la charge de diplomate en charge de la négociation pour la paix entre l’Ukraine et la Russie. Don Matteo s’y est attelé, en insistant sur le sort des enfants ukrainiens enlevés par les Russes.
Ce talent de diplomate, Matteo Zuppi le doit à ses années de militantisme au sein la Communauté de Sant’Egidio, association laïque qui lui avait délégué la négociation de la paix au Mozambique en 1992, puis au Congo, au Burundi et en Guinée en 1995.
Riche de ses succès d’alors, on le sait bon négociateur et polyglotte. Ces atouts pourraient lui assurer la succession pontificale. Du moins, c’est ce que pensent ses fidèles. Mais un vieux proverbe romain vient les contredire : « Chi entra Papa in conclave ne esce cardinale » – celui qui entre Pape au Conclave, en sort cardinal….