Robert Badinter, le sens d’une vie
Deux romans graphiques retracent le parcours de Robert Badinter, pour rendre hommage à cette grande figure humaniste de la Vème République.

On vient d’annoncer que les cendres de Robert Badinter doivent être transférées au Panthéon, le 9 octobre prochain, date anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France. Mais deux biographies de l’ancien Garde des Sceaux sont déjà en librairies. L’une, Badinter, l’homme juste, très joliment dessinée par Christopher, retrace le parcours de l’avocat et ministre, figure de proue de l’abolitionisme. L’ancien ministre y dialogue au Panthéon avec les mânes de Victor Hugo, comme une manière de mettre en lumière les principales étapes de la vie du grand homme en passe de rejoindre le cénacle de la République.
L’autre, au graphisme plus brut, propose le récit d’un destin singulier pour en dégager l’essentiel : comprendre le souffle romanesque et le feu intérieur d’un homme qui s’imposa, au fil des combats pour les droits de l’Homme, comme une grande conscience morale de la Gauche. La B.D. de Jean-Yves Le Naour et Marko, Robert Badinter : Au nom de la justice, plonge ainsi le lecteur dans le parcours d’un homme placé tout entier sous le signe de la Justice.
« Puisse-t-il servir la République » lance l’officier d’état-civil qui tend aux parents leurs nouveaux papiers de naturalisés français, en 1928, quelques mois avant la naissance de Robert Badinter. Venus de Bessarabie, aux confins de l’empire russe, ils ont voulu élever leurs enfants aux pays des droits de l’Homme, et le jeune Robert n’aura de cesse de répondre à cet impératif moral. Un idéal qui éclaire la carrière de l’avocat puis le parcours de l’homme politique, marqué au fer rouge par les persécutions antisémites de Vichy et la mort en déportation de son père.
Très réussi et traversé par une réelle émotion, le récit dépasse ainsi le simple cadre biographique pour interroger avec force les notions de justice et d’humanité.
Robert Badinter, au nom de la justice, de Jean-Yves Le Naour et Marko, 94 pages, 19,90€, aux éditions Dunod.
Robert Badinter, l’homme juste, de Pascal Bresson et Christopher (d’après le livre de Dominique Missika et Maurice Szafran), 176 pages, 22,95€, aux éditions Marabulles.
Consulter les planches de la BD des pages 5 à 7, des pages 14 à 16, des pages 21 à 23 ainsi que des pages 64 à 66 en cliquant sur ce lien