Soutien au député LFI Andy Kerbrat !
L’élu insoumis de Loire-Atlantique risque de se retrouver devant la justice pour achat de produit stupéfiant. Le RN dénoncera-t-il cette insupportable ingérence des juges dans la vie politique ?
Donc, comme le dit Marine Le Pen, la justice n’a pas le droit de décider à la place des électeurs du sort d’une femme ou un homme politique. C’est le peuple qui décide et le peuple est souverain : il élit qui il veut, quelle que soit l’opinion des magistrats, notamment ceux qui veulent la déclarer inéligible.
Dès lors, on attend avec impatience la courageuse campagne que lancera le Rassemblement national en faveur du député Andy Kerbrat, qui risque d’avoir sous peu maille à partie avec les tribunaux. Cet élu de la France insoumise a été pris en flagrant délit d’achat de drogues de synthèse dans le métro parisien à la fin du mois d’octobre. Les ennuis n’arrivant jamais seuls, il est maintenant accusé par Mediapart d’avoir utilisé son avance de frais de mandat (AFM) pour financer ces achats illicites. Il a pratiquement confirmé l’information en expliquant qu’il avait « fait n’importe quoi » avec son AFM, tout en assurant qu’il avait remboursé ces avances.
Faisant preuve d’un acharnement frénétique et scandaleux, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a saisi le déontologue du Palais-Bourbon et prévenu la justice, qui devra statuer sur le cas Kerbrat. De quoi se mêle-t-elle ? Selon le critère clamé partout par le RN, c’est évidemment aux électeurs de sa circonscription de régler la question. Si jamais un juge quelconque se mettait en tête de sanctionner cet élu – émouvante victime d’une addiction irrépressible – et de le déclarer inéligible, il outrepasserait de manière dictatoriale le principe de la séparation des pouvoirs cher aux lepénistes. Certains ont même l’incroyable toupet de réclamer sa démission. Nouveau scandale ! En vertu de quoi un député devrait-il abandonner son mandat pour ce genre de peccadille, alors qu’il tient sa légitimité de ses seuls électeurs ?
La France insoumise dénie elle aussi aux juges le pouvoir d’influer sur la carrière politique des élus. On attend donc avec la même curiosité l’action héroïque que lancera LFI en faveur de la députée RN Christine Engrand, honteusement accusée d’avoir détourné plusieurs dizaines de milliers d’euros pour son usage personnel. Toujours selon Mediapart, l’élue Rassemblement national du Pas-de-Calais aurait payé la pension de ses deux chiens en utilisant son chéquier de l’Assemblée. Il faut la comprendre : contrainte de passer plusieurs jours par semaine à Paris dans le cadre de son mandat, elle n’avait personne à qui confier Smoothie et Chouchou.
Elle a le tout autant droit de se consacrer à sa vie sentimentale : elle a financé de la même manière son inscription sur un site de rencontre. Sa défense, on l’admettra, est imparable : « Avec 5 000 euros [de frais de mandat, en sus des 7637 euros de son indemnité parlementaire], je n’y arrive pas. L’enveloppe qu’on nous donne, je trouve qu’elle est très, très short, c’est pas du tout rentable ». Et il y aura des adeptes de Savonarole et de Robespierre pour demander sa démission ! Ou encore des juges indignes, nouveaux Fouquier-Tinville, qui pourraient un jour l’écarter de la vie parlementaire ! La démocratie est en péril. Au secours Mélenchon !
Au fond, pour mettre fin à l’insupportable dictature des magistrats, ces impeccables démocrates devraient unir leurs efforts. Suggérons-leur un slogan propre à mobiliser l’opinion en faveur de la souveraineté populaire menacée par des tribunaux factieux : « Le Pen, Kerbrat, Engrand, Mélenchon, même combat ! ».