Trump et Meloni, c’est fini
Finie l’euphorie du “miracle Meloni” présentant la Première ministre comme la « préférée » de Donald Trump. En Italie, les médias et l’opinion publique semblent le réaliser.

Giuliano Ferrara, éditorialiste et patron du journal Il Foglio, l’affirmait ainsi le 24 Janvier : « Giorgia Meloni ne pourra pas être le cheval de Troie de l’Amérique de Trump en Europe ». Point final à la thèse jusque-là dominante selon laquelle la Première ministre italienne jouerait un rôle déterminant en tant que porte-parole officieuse de Donald Trump et Elon Musk.
Il fait -8°C le 20 Janvier lorsque « la Meloni » déboule à Washington dans l’espoir de croiser Donald Trump le jour de son investiture. Se sentant au sommet de sa popularité, elle devra pourtant se contenter d’un modeste salut à la volée lorsqu’elle croise son idole sous les voûtes de l’église Saint John’s.
Pourtant, les deux premiers voyages éclairs et trumpistes de Meloni pouvaient laisser présager une relation privilégiée. D’abord la rencontre de Paris pour la renaissance de Notre-Dame, puis les quatre heures de conversation en tête à tête à Mar-a-Lago destinées à sauver la peau d’une jeune journaliste italienne enlevée à Téhéran. Mission accomplie le 8 Janvier. « Oui l’Italie pourra être un pont entre les États-Unis et l’Europe », déclare alors la Présidente du conseil des ministres à son retour à Rome.
Mais le vrai visage politique de Meloni se révèle aux yeux des Italiens : d’un côté un souverainiste clairement ancré, et de l’autre, le pragmatisme d’une petite protagoniste futée, prête à s’adapter à toutes les éventualités. Ce bon sens a ainsi poussé Meloni à voter en faveur d’Ursula Von Der Leyen pour la présidence de la Commission européenne et à s’entretenir avec elle avant de s’envoler pour la Floride.
Mais le souverainisme, revenant au galop, l’a jetée dans les bras de Javier Milei, champion incontesté dans la catégorie. Seule dirigeante européenne présente à Washington, Meloni aura passé tout son temps en compagnie d’un politicien sud-américain dont l’élection est contestée.
Sur la scène intérieure, ce n’est guère plus réjouissant. La coalition de droite au pouvoir tend à se diviser et Matteo Salvini cherche à remplacer la Première ministre dans son rôle de soutien à Donald Trump.
L’image de Meloni comme « préférée » de Donald Trump, voire comme son envoyée secrète en Europe, a soudain pâli. Le coup de grâce ? Les médias italiens citent une confidence d’Emmanuel Macron : « Elle, le chouchou de Trump ? Mais il ne l’a même pas reconnue lorsque je les ai présentés le jour de la réouverture de Notre-Dame ! »