Un conseil des ministres au Vatican? 

par Marcelle Padovani |  publié le 06/05/2025

D’après Iacopo Scaramuzzi, journaliste à la Repubblica et spécialiste du Vatican, une astuce inédite pourrait résoudre tous les problèmes soulevés par l’élection du prochain pape. 

Marche de fidèles devant la basilique Saint-Pierre, la veille du début du Conclave, au Vatican, le 6 mai 2025. (Photo de Dimitar Dilkoff / AFP)

Les 133 cardinaux rassemblés dans le Chapelle Sixtine semblent se diviser en deux mouvances : les progressistes et les conservateurs, ou, autrement dit, les « pro Bergoglio » et les « anti Bergoglio ». Noyés dans des calculs complexes, ils pourraient envisager la création d’un  « conseil des ministres » élu par le Conclave en même temps que le nouveau pape et qui resterait toujours à ses côtés.

Selon Scaramuzzi, l’idée de « ne pas laisser seul » le prochain pape pourrait faire consensus. D’un côté, cela permettrait de « saluer les  mérites de François », comme son souci de donner la paroles aux femmes et aux laïcs, et de l’autre, de « compenser ses fautes » qui se résument en peu de mots : une « méthode de gouvernement autoritaire », faite de décisions « qui passent au-dessus de la Curie et de tous les collaborateurs » .  

Ce «  conseil épiscopal permanent » serait composé d’ « évêques et de cardinaux venus du monde entier », illustrant ainsi les facettes multiples de l’Église universelle. On devine pourtant l’inquiétude sous-jacente du Vatican : l’élection de la mauvaise personne dans un univers trop peu démocratique, comme un cardinal inexpérimenté, plus intéressé par les balbutiement d’une religion « naissante » dans certaines parties du monde que vers l’Église occidentale et qui, comme seul contrôle, devrait répondre de sa popularité. Il s’agirait, en somme, d’éviter le règne d’un leader charismatique, capable d’écoute certes, mais toujours tenté de tout décider tout seul.  

Selon Scaramuzzi, dans l’hypothèse d’un vote sur ce conseil des ministres au Vatican, la « droite » du Conclave se battrait pour que soient sélectionnés exclusivement des cardinaux ou des évêques expérimentés, tandis que la « gauche » serait favorable à un élargissement du recrutement qui n’exclue pas les laïcs. 

Ces considérations, appliquées aux 133 cardinaux décideurs, laissent en tout cas apparaitre, d’après notre confrère, plus d’un profil crédible de nouveau pape. L’américain Robert Francis Prévost, le maltais Mario Grech, le philippin Paolo Virgilio David, l’italien Pierbattista Pizzaballa et pour finir, le français Jean Marc Aveline.

D’après Scaramuzzi, cette liste serait mise en avant par bon nombres de spécialistes du Vatican. Si les principales « vedettes » citées ces jours-ci par les médias n’y figurent pas, c’est probablement pour tenir compte du vieux dicton selon lequel  : « Qui entre au Conclave comme Pape en sort cardinal »… 

Marcelle Padovani

Correspondante à Rome