La vérité sur les candidats RN
Une enquête sérieuse montre que les candidats louches pullulent au RN. Comme quoi l’égalité à la mode entre Nouveau Front Populaire et lepénistes, née des dérapages antisémites de LFI, doit être interrogée.
Quelle bande ! Mais quelle bande ! Le Monde vient de publier une enquête édifiante sur les candidats investis par le RN. Voilà qui vient remettre les pendules à l’heure sur ce parti que les intellectuels de droite – et nombre d’électeurs abusés – jugent à tort rallié à la normalité républicaine.
Au terme d ‘une longue énumération fondée sur les déclarations passées ou les liens coupables des personnages investis par les lepénistes, on comprend que les coulisses du parti jurent pour le moins avec les discours lénifiants tenus sur la scène par ses dirigeants. Ces dénégations apparaissent pour ce qu’elles sont : la manifestation d’un double langage qui n’abusera que les gogos du Figaro et autres lieux complaisants.
Petite revue de détail. Ces énergumènes se répartissent en quatre groupes d’une dizaine de personnes chacun (ce qui fait une belle escouade). Le plus classique réunit bien sûr les zélateurs de Vichy et de la haine des Juifs, qui ont fait l’éloge du Maréchal, trouvé des excuses à Pétain ou défendu la Collaboration avec les nazis. Ils sont de la même école, au fond, que les fondateurs de l’ancien Front national, eux aussi zélateurs d’un pétainisme fièrement arboré et dont on dit qu’ils appartiennent à la préhistoire.
Le deuxième rassemble les auxiliaires de Poutine, repérés pour leurs engagements aux côtés de la Russie agressive et autoritaire. Élus, ils ne manqueront pas de former un lobby pro-russe déterminé et actif qui relaiera les arguments fallacieux du Kremlin au sein de l’Assemblée de la République, censée défendre l’Ukraine contre l’invasion.
Le troisième groupe forme la troupe disparate des antivax, des complotistes, des climato-sceptiques et même des adeptes des théories hénaurmes du lobby Qanon, selon lequel Hillary Clinton, entre autres, faisait partie d’une confrérie secrète de pédo-criminels (sic). Certains candidats mettent aussi en doute la réalité du Sida, d’autres sont proches de sectes pseudo-médicales, d’autres encore nient que l’homme ait marché sur la lune (re-sic).
Bataillon
Vient enfin le bataillon farouche des intégristes catholiques, ennemis du droit à l’avortement et de « la propagande LGBT », qui agitent leur goupillon sur les plateaux de CNews, flanqués des anciens (mais récents) membres de groupes racistes et violents de l’ultradroite extra-parlementaire, nostalgiques avoués du fascisme et amateurs d’actions aussi musclées qu’illégales. En tout, une quarantaine de personnes au moins (soit plus de 8% des effectifs, sans compter ceux qui sont encore camouflés) dont les noms et qualités sont cités par Le Monde et dont les convictions n’ont rien à voir avec les valeurs républicaines que le RN prétend défendre en façade.
Une tribune idiote d’Arié Alimi et Vincent Lemire, parue dans le même journal, a prétendu distinguer – un « antisémitisme fondateur », celui de l’extrême-droite, et un « antisémitisme de contexte », celui de l’extrême-gauche. Byzantine et stupide hiérarchisation de deux antisémitismes, aussi haïssables l’un que l’autre, d’où qu’ils viennent. En revanche, l’enquête du Monde, sourcée et précise, montre que statistiquement, le RN surpasse nettement LFI dans l’investiture de candidats louches ou scandaleux. Ce à quoi s’ajoute la disparité des situations : les Insoumis ne forment qu’une composante du Nouveau Front Populaire ; les autres formations de la gauche, dont on peut contester les thèses, sont en tout cas exemptes de tout dérapage coupable ; alors que le RN sera seul à occuper l’espace politique de la droite dure, avec son cortège d’olibrius ultradroitiers qui changeront son groupe parlementaire en une cour des miracles dangereuse et pernicieuse, prétendant gouverner la République.
