7/ « Pour communier avec le genre humain »

publié le 19/04/2024

Pour qui travaillent les reporters?  Quoi de mieux que de leur poser la question. Cette semaine, Hervé Brusini , Président du Prix Albert Londres

 

Herve Brusini -D.R

Apparemment, la réponse qui dirait « le journaliste travaille pour le public » ne semble plus évidente. L’a-t-elle d’ailleurs jamais été ? Et nous voilà d’ores et déjà, par cette simple interrogation, livrés à la tentation du débat. Singulier débat. Tant sont rares les métiers qui s’interrogent sur leur raison d’être. Le journaliste, lui, n’hésite pas. D’autant que l’heure est à la remise en cause générale. On le sait, l’existence du « fait » est mal en point, le citoyen se fait journaliste, et le réseau social se substitue aux sources des médias dits classiques. Dans un tel contexte, à quoi peut bien servir encore le professionnel de l’information ? Il faudrait répondre, et de suite, au beau milieu des fracas de l’actualité, au cœur du champ de bataille de l’info…

Dans un premier temps, qu’il soit ici permis de résister à l’injonction du moment. Essentielle on l’a dit, l’interrogation mérite davantage. Elle pousse à l’introspection, à un examen complet dirait le praticien face au malade dont on cherche à connaître la mystérieuse maladie qui le frappe. Appeler l’histoire à la rescousse permet de sortir du seul et salutaire tableau clinique.

L’histoire d’un métier, mais aussi d’une fonction sociale et politique apporte une réponse autrement plus dense que les habituels plaidoyer, invocation, justification – tout cela fut-il sincère – de toutes les qualités de rigueur professionnelle ou d’honnêteté morale chères aux journalistes. Mais, de grâce, une indispensable et personnelle précaution est de rigueur. Cette tentative de réponse vient de quelqu’un qui n’est pas historien, mais d’un journaliste effaré par l’ignorance de son propre passé…

Le « jour » qu’il y a dans le mot « journalisme » semble interdire toute évocation d’hier. Sous peine de faire de « l’hiernalisme », autrement dit de sombrer dans le ringard, la mélancolie, le « c’était mieux avant… » Bref, une activité inutile au pays de l’utilité immédiate. Ce rejet tacite de l’histoire par la quasi-totalité du métier ajoute certainement au désarroi vécu par le monde de l’information. Il ne peut qu’avoir de lourdes conséquences sur la réplique mise en place à destination des jeunes et du public en général. La focalisation sur les « fake news » est peut-être l’un de ses avatars. Par certains aspects, l’éducation aux médias ressemble à ce curieux professeur qui enseignerait l’histoire de la peinture en n’envisageant que l’histoire de sa contrefaçon.

L’ignorance générale dont je suis l’un des brillants représentants permet cette incongruité. En feuilletant les ouvrages des quelques historiens qui se sont penchés sur ce passé, j’ai été effaré par mon inculture. Une lumière salutaire se tient dans ces livres. Elle fait retrouver le sourire à nos mines préoccupées, tant il y a à en apprendre. Qu’on en juge par ce simple épisode situé à la fin du XIXe siècle, l’âge d’or d’une presse écrite naissante, une presse d’information de masse pas si éloignée que cela de ce que nous vivons.

« Les journaux sont enlevés et disputés à mesure qu’ils paraissent ; on les lit à haute voix dans la rue, dans les voitures publiques, dans les ateliers, dans les magasins, dans les familles […] » C’est monsieur Cassigneul qui s’émerveille ainsi à la une du Petit Journal. Il n’est ni le rédacteur en chef ni le fondateur du titre né en 1863, mais son imprimeur. L’homme se réjouit de voir ses rotatives tourner à plein régime. Et de clamer ainsi le 24 septembre 1869 la sanction chiffrée du succès : « Nous dirons le chiffre exact du tirage du Petit Journal d’hier. Il a été vendu 373 000 exemplaires de ce numéro. Les demandes s’élèvent à 400 000 aujourd’hui. »

Un imprimeur qui s’exprime en première page, cela n’est certainement pas un hasard. On ne saurait mieux manifester pour qui travaillaient nos chers confrères du quotidien en vogue. Tout simplement pour le tirage. Tel est peut-être ici, le premier nom donné au « public », cette foule anonyme impossible à connaître jadis, si ce n’est par les chiffres de vente. Un feuilleton sanglant était à l’origine de ce « record d’audience ». L’affaire Troppmann, ou la chasse au serial killer. Huit personnes d’une famille alsacienne, les Kinck, assassinées par un ouvrier mécanicien, Jean-Baptiste Troppmann. Cinq mois de gros titres. De la découverte des cadavres à Pantin, à l’exécution du coupable, aucun détail sanglant ne fut épargné au lecteur.

Ce que monsieur Cassigneul confirme à sa manière, dans les premières lignes de son triomphant édito : « Jamais crime n’a excité à ce point, émotion et curiosité. » Une formule – comme on le sait désormais – promise au succès. Mais à trop chercher la vente en surmultiplié, on a pris le risque d’exaspérer. Le « petit reporter » inventait parfois l’horreur « encore plus » sordide, le scandale « encore plus » croustillant. La fausse nouvelle pouvait fréquenter le crapoteux. Une aubaine pour « ceux d’avant », les tenants d’une presse d’opinion politique et littéraire. Ces derniers, qui se voyaient maintenant dépassés, ringardisés par ces journaux qui n’évoquaient plus les batailles parlementaires ou théâtrales, y allaient de leur mépris, voire de leur haine à longueur de colonnes. Car la presse n’œuvrait plus pour l’élite, l’entre-soi de l’époque. La loi de 1882 avait introduit l’instruction obligatoire, le peuple savait désormais lire et écrire.

La presse d’information de masse était née – sous l’égide de la loi de 1881 – et, par définition, l’ambition du plus grand nombre chevillée dans les lignes de plomb. Avec elle, dans le même temps, en contrepoint presque indissociable, la critique, la polémique, la colère. L’acte de naissance de cette défiance, consignée noir sur blanc, existe bien. C’est une revue, habituée à débattre des idées, qui vint interroger le but et les méthodes de cette presse nouvelle. Le 4 décembre 1897 dans la Revue bleue, Henry Bérenger, un intellectuel, rédigeait une apostrophe intitulée « Les responsabilités de la presse contemporaine ». « Il y a, écrit-il, une crise de l’école, il y a une crise du Parlement, il y a une crise de la presse. Tout le monde le sait, et tout le monde en discute […] Nous voudrions que la crise de la presse contraignît tous les intellectuels à réfléchir sur les conditions faites au journalisme contemporain et sur les moyens de l’améliorer. »

Les accents de modernité de ces quelques lignes surprennent. C’est qu’est ici posé, il y a plus de cent vingt ans, un acte d’accusation demeuré presque intact à travers le temps. Ce qui est aussi rassurant que navrant. Bérenger interroge : « Qu’est-ce qu’un journaliste dans un journal ? », et l’on entend : « Pour qui travaille-t-il ? À quoi sert-il ? » En pleine affaire Dreyfus, « les scandales de Panama, poursuit Bérenger, l’affaire Vacher, celle du docteur Laporte semblent prouver que la presse, par ses informations hâtives et retentissantes, égare l’opinion publique, l’affole au moment même où elle la renseigne et l’informe ». Un sociologue ombrageux était passé par là. Dans sa mise en cause, en effet, Bérenger s’appuyait sur les travaux d’Alfred Fouillée. Agrégé de philosophie, ce dernier croyait aux « idées-forces ». Selon lui, comme la presse d’information parlait des crimes, de la corruption, et qu’elle n’hésitait pas à sombrer dans la pornographie, c’est elle qui propageait ces « idées » devenues alors forces destructrices.

La presse, disait-il, « glorifie les actes illégaux », « les images coloriées [déjà] des assassinats engendrent un vertige homicide ». La presse opérerait à la façon d’un agent contagieux. Et le socialisme, cher à Karl Marx, ne ferait qu’aggraver la situation, au dire de Fouillée. Car la misère avancée par les tenants du socialisme pour expliquer, voire excuser, cette terrible situation n’est pas la cause originelle. Non. Pour Fouillée, le journalisme est bel et bien le véritable instigateur de « l’atmosphère morale troublée, orageuse, fiévreuse […] de cet état électrique perpétuel [de la démocratie] », accuse-t-il dans la Revue des deux mondes, en 1897. Là encore, la charge n’est pas sans rappeler des réquisitoires plus contemporains.

Et Bérenger d’annoncer une vaste enquête dans toute la presse de l’époque.

Premières questions : « Estimez-vous que la presse française ne remplît pas son office légitime ? Et quels remèdes verriez-vous à ces maladies du journalisme ? » Bérenger précise : « Vous apparaissent-elles comme incurables et constitutives, ou croyez-vous que tout en conservant à la presse son entière liberté, on lui rendrait sa vraie fonction d’éducatrice sociale par une organisation plus logique et des mœurs plus sévères ? » Bérenger souhaitait l’instauration d’un « Conseil de l’ordre du journalisme ». Un tel discours évoquait le journalisme d’opinion qui, depuis longtemps déjà, s’était forgé tout un système de représentation, une hiérarchie. Avec, d’un côté, « un grand journalisme que distinguerait sa dignité et, de l’autre, un petit journalisme méprisable », comme le résume l’historien Christian Delporte. Or, « le méprisable » était alors sur le point de balayer « le digne ».

« En 1888, pour la première fois, les ventes d’un quotidien dépassèrent le million d’exemplaires », constate l’historien Gérard Noiriel. L’interpellation de la Revue bleue a fait mouche. Toute la planète éditoriale s’est sentie mise en demeure d’avoir à répondre. À la une de nombreux quotidiens du moment, le questionnaire est évoqué tantôt sur un ton moqueur, tantôt avec le plus grand sérieux. Comme un matériau historique de premier plan, des signatures restées historiques à maints égards vont définir enfin, par écrit, ce qu’est ce journalisme que certains décrient, et qui est pourtant massivement lu. Alors pour qui travaillaient les journalistes ? Place, cette fois, aux coupables eux-mêmes, les journalistes, qui vont surtout évoquer le « pourquoi » ils sont à la tâche.

La troupe de ces gens de plume est éclectique. Ils sont sinistres ou glorieux. Un antisémite notoire sera le premier à être publié. Le patron de La Libre Parole, Édouard Drumont, lâche dans un sarcasme : « Maintenant que les députés n’osent plus parler de rien à la Chambre, ce n’est que par le journal que les Français apprennent ce qui se passe, ont les moyens de se faire une opinion, peuvent avoir l’illusion de vivre sous un gouvernement libre […] La presse, quelle que soit la cause qu’elle serve […] est la seule qui puisse donner aux hommes la joie profonde d’entendre parler librement des choses qui les intéressent. » Voilà pour l’anti-dreyfusard Drumont. Beaucoup d’autres parleront de l’actualité et de l’opinion. Depuis les années 1880, rapporte Gérard Noiriel, le mot actualité s’était en effet « répandu dans le discours public ».

Chaque jour, les quotidiens de masse imposaient désormais les sujets dont tout le monde devait débattre et les personnages que tout le monde devait connaître. En produisant de « l’information » pour le plus grand nombre, les journalistes affirmaient travailler à l’édification de la démocratie. Dans un tel office, un mot prend toute son importance, nous le croisons sans cesse : vérité. En 1897, même si l’on parle de mensonge ou de fausse nouvelle, la quête de la vérité n’est pas l’argument premier avancé par les journalistes. Il figure, par exemple, à quatre reprises dans l’article suivant signé, cette fois, Jean Jaurès. L’auteur, qui vise d’autres objectifs, se présente comme « député et publiciste ». De fait, l’élu socialiste de 38 ans ne fondera L’Humanité que sept ans plus tard. « Il ne me paraît pas possible de régler et de “moraliser” la presse, réplique Jaurès aux souhaits de Bérenger. Elle est un reflet de l’état social ; et c’est celui-ci qu’il faudrait transformer […] » Et d’ajouter : « Sans l’intervention de la presse qui, par sa diversité, désagrège et désorganise toutes les opinions, les préjugés haineux resteraient à l’état de bloc. » Si la presse « agissait dans le même sens, elle supprimerait toute vérité. Le pluralisme, comme on dirait maintenant, garantirait ainsi grâce à des journalistes médiateurs, la possibilité démocratique. Voilà qui (là encore) n’est pas sans écho. Avec ce but ultime, conclut le député journaliste engagé, de parvenir à la « dissolution du régime capitaliste ». Un journalisme de combat donc qui travaille pour une cause.

Et, en 1897, l’époque n’en manque pas. Les révoltes ouvrières, l’explosion au grand jour de l’affairisme, le choc des idéologies et, plus globalement, le bouleversement mondial des techniques, de l’économie, etc. À maints égards, les passerelles existent avec les jours que nous traversons. En tout cas, la plupart des journalistes signataires, comme Georges Clemenceau, Max Nordau, Maurice Talmeyr ou Émile Zola, ont célébré la liberté. L’auteur du « J’accuse » en a même fait une condition sine qua non : « La vérité ne peut être que par la liberté », assène-t-il. Seule voix dissonante, celle de Raymond Poincaré. Le futur président de la République écrit ces mots : « La confiance instinctive et superstitieuse en l’information typographiée s’en va peu à peu mais sûrement […] L’ouvrier, le paysan commencent à se dire qu’un article de journal n’a pas plus d’importance qu’une conversation tenue dans un café. » Eh oui, déjà ! Un signal faible, dirait-on de nos jours.

Et les femmes journalistes, existaient-elles ? Pour qui travaillaient-elles ? 1897, la même année que le questionnaire Bérenger, voit la naissance du journal La Fronde. Remarquable acuité, modernité de ce journalisme de lutte face aux injustices subies par les femmes. Sous la houlette de Marguerite Durand, « elles ont l’impertinence de faire œuvre de leur cerveau », affirmait l’éditorial du 9 décembre. Bataille déjà conduite pour le droit à l’avortement avec Mademoiselle Séverine, revendication d’une condition qui ne soit plus celle de ménagère ou de courtisane avec Marie-Anne de Bovet, au moins ces journalistes-là ne s’interrogeaient guère sur la finalité de leur emploi. Cette « nouvelle femme, une journaliste », comme le dit le critique des médias W. Joseph Campbell, c’est principalement aux États-Unis qu’on l’a vue investir peu à peu les colonnes des grands quotidiens.

Autant d’exploits, de défis lancés par la jeune Nellie Bly dont les journaux français ont salué, en 1889, un tour du monde resté fameux car réalisé en soixante-douze jours. Moins que Phileas Fogg, le héros inventé par Jules Vernes. L’écrivain français que Bly avait rencontré félicita « l’intrépide ». Ce succès international montre assez le lien indissociable entre le « comment » et le « pour qui » travaillaient les journalistes. Certes, il s’agissait de faire de Bly l’héroïne de ses propres papiers. Mais le reportage supposait bel et bien une implication physique. Il fallait « aller y voir ». Un enjeu quasi vital pour Bly. C’était aussi et surtout une garantie de vérité. Celle du « terrain », le lieu même de l’enquête et de son ambition politique.

Bly était en mesure de dénoncer d’insupportables conditions sociales parce qu’elle les avait vécues. Elle était devenue elle-même, clandestinement, tantôt ouvrière en usine ou à la mine, tantôt malade en asile, etc. Elle inventait l’investigation en immersion, avec, à la clé, le scandale et l’interpellation politique. Bref, elle était ce « témoin-ambassadeur » dont parle la politologue Géraldine Muhlmann. Celle qui convie lecteurs et lectrices à découvrir si ce n’est l’inaccessible, en tout cas « le caché ». On a appelé cela, le journalisme coup de force (« stunt journalism »), dirigé contre l’état de fait. Préfiguration du journalisme « muckraker », ou « fouille-merde », ainsi que l’avait baptisé le président Theodore Roosevelt face à une autre femme journaliste, Ida Minerva Tarbell. Cette dernière s’en était prise à la Standard Oil de John D. Rockefeller. On lui doit les lois antitrust américaines.

À l’instar de Bly, Tarbell fut remarquée en France, en particulier pour son « travail minutieux, conduit sans haine, mais aussi sans égards ni ménagements ». Implicitement, le journalisme à la française reconnaissait ainsi ses différences. Plus adepte du style, parfois moins soucieux des faits, mais toujours dans cette vision du travail du reporter et de « sa plume dans la plaie ». Dénoncer. Pas d’hésitation entre « le voile ou un peu de lumière. À d’autres le voile ! » clamait encore Albert Londres…

… Bien, nous revoici aujourd’hui. Vous les voyez sur la table ces figures – trop – rapidement évoquées ? Il y a là quelques fondamentaux du métier comme de sa critique. Le reportage. L’engagement. La rigueur. La puissance de l’argent. La fausse info, la tentation de séduire le plus grand nombre… Qu’est-il advenu de tout cela ? Vous êtes songeurs. À quoi bon ce rappel historique. Il est vrai que, désormais, les images, les informations nous parviennent en un clin d’œil, que la statistique a puissamment redéfini l’information, que nombre de citoyens ne se reconnaissent plus dans les images de l’information, qu’au pays de Bly et de Tarbell, on parle de faits alternatifs… Désarroi, Malaise, Défiance, Colère…Ces mots appartiennent aujourd’hui au vocabulaire qui pointe le journalisme.

Alors, pour qui travaillent les journalistes ? Même si les sondages successifs de La Croix enregistrent une perte de crédibilité, d’autres, comme ceux des Assises du journalisme de Tours, affirment que les journalistes demeurent utiles. Mieux, lors d’une série de rencontres entre citoyens et journalistes, une douzaine de médias a posé le principe d’une coconstruction de l’information. Il ne s’agirait alors plus de travailler « pour » mais « avec ». Comme si avec l’ère numérique, il avait fallu plus de cent vingt ans au journaliste pour descendre de son piédestal, et plus de cent vingt ans au citoyen pour acquérir les savoir-faire du journaliste. En 1892, un ancien rédacteur en chef, passionné d’enseignement, Eugène Dubief, écrit ces quelques lignes sur le futur du journalisme. Elles sont prophétiques, mais jusqu’où ?

« Un épervier (entendez un filet) indicible de conduits électriques enserrera le globe. Par eux, de partout, les nouvelles afflueront au cabinet du journaliste, comme par autant de filets nerveux ; d’autres filets les transmettront au même instant chez tous les abonnés ou les emmagasineront dans leur phonographe. Puis, qui sait ! Nos neveux ayant trouvé l’art de « voir à distance », l’image, les gestes, le jeu des acteurs, des orateurs, des personnages célèbres suivront la même voie qui aura transmis leurs actes ou leurs paroles.

Moyennant l’abonnement le plus minime, le citoyen du XXe siècle pourra évoquer devant lui, à volonté, un diorama vivant de l’univers et être sans cesse en communion avec tout le genre humain. Aucun propriétaire de notre temps ne sait aussi bien ce qui se passe dans ses terres. Alors ce sera si beau, le journalisme se sera si bien perfectionné qu’il n’y aura plus de journalisme. »