Agression : le tweet vicieux de Mélenchon
Le leader de la France insoumise a du mal à condamner les agresseurs du petit-neveu de Brigitte Macron. Normal : tout est bon pour lui dans la « conflictualité »
Agression ignoble contre le gérant de la pâtisserie Trogneux à Amiens, passé à tabac en réunion pour la seule raison qu’il est le petit-neveu de Brigitte Macron. Au lieu de condamner sans ambages cette tentative de lynchage, Jean-Luc Mélenchon pond un tweet gluant que voici :
« Des commentateurs indifférents aux tentatives de meurtres et agressions racistes contre des insoumis me somment de me prononcer sur l’agression à Amiens contre le chocolatier Trogneux. Je lui exprime ma compassion et je joins ma protestation à la sienne. Je demande à Macron et Madame d’en faire autant pour nos amis agressés ou menacés sans réserver leur sollicitude au seul Zemmour quand il fut molesté ». Dans ce poulet numérique, tout est louche, oblique et malsain.
-On me « somme » de condamner cette agression, dit Mélenchon. Autrement dit, sans ces « sommations », il n’aurait pas jugé utile de se prononcer sur une agression que tout un chacun juge révoltante.
-On oublie, dit-il, de relever les menaces proférées à l’encontre des élus de la France insoumise : donc, l’indifférence des autres justifie la sienne. Il ne s’indigne d’une agression que si d’autres se sont indignés préalablement. Œil pour œil, dent pour dent… Drôle de conception de la justice.`
-Ce Trogneux est un « chocolatier ». Suspecte engeance, exploiteur par définition, qui ne saurait se plaindre trop fort de la vindicte qu’il suscite. D’autant qu’il est membre d’une famille qui a négligé, selon Mélenchon, de réprouver les projets d’agression contre sa personne. Si ce n’est toi, c’est donc dont petit-neveu…
-Macron prodiguerait « sa sollicitude » au seul Zemmour. Accusation aussi outrancière que ridicule. On n’a pas souvenir que le président ait réservé ses paroles compatissantes au leader de Reconquête. Il exprime son soutien – et fort heureusement – à toutes sortes de victimes, sans discrimination particulière.
Tout cela est biaisé, cauteleux, farci de sous-entendus tordus, conforme à la « conflictualité » systématique pratiqué par la France insoumise. Rien d’étonnant : quand des élus LFI piétinent l’effigie de Macron, quand ils appellent à sa décapitation symbolique, quand l’un d’entre eux joue au football avec un ballon qui figure la tête d’un ministre macronien, ils ont du mal à condamner, sans réserve oblique, par simple humanité, le passage à tabac d’un membre de la famille Macron.
Combien de temps la gauche – la vraie, celle qui défend des principes de justice et de droit – va-t-elle cautionner par son silence de si douteuses palinodies ?