« Antivalidiste »

par Yoann Taieb |  publié le 25/11/2023

Dico Politique : un outil pour retrouver le sens des mots, leur évolution, leur sens caché. Savoir de quoi on parle en politique. Et se comprendre.

 

Le terme « validisme » provient de l’anglais « ableism », traduit en français soit comme « validisme » soit comme « capacitisme ». Joli, non ? Il englobe tous les préjugés et toutes les discriminations dirigés contre les personnes en situation de handicap.

Le validisme repose sur l’idée que les personnes valides, en opposition à celles en situation de handicap, sont considérées comme supérieures. Ce phénomène revêt diverses formes, allant du simple rejet des personnes handicapées à leur infantilisation. Les implications sociales du validisme sont manifestes, entraînant l’exclusion des personnes handicapées de divers aspects de la vie quotidienne tels que l’accès à l’espace public, à l’éducation, aux loisirs, à l’emploi, au logement, et bien d’autres.

Pour les acteurs des luttes « antivalidistes », des préjugés validistes sont présents dans notre société et dans l’imaginaire puisque de nombreuses personnes en situation de handicap ont malheureusement intériorisé cette dévalorisation, souvent diffusée par leur cercle proche ou éloigné. Elles peuvent ainsi développer une perception erronée de leur propre valeur, estimant qu’elles méritent moins que leurs semblables valides.

Dans la vie courante, ce sont les restaurants, cabinets de médecins, magasins qui ne sont pas toujours accessibles et adaptés aux besoins des personnes handicapées. À Paris par exemple, seules neuf stations de métro sur plus de 300 sont accessibles pour les personnes à mobilité réduite.

Cette lutte mobilise beaucoup d’organisations de gauche, associations prônant la lutte des classes et la fin du système patriarcal. C’est une des nouvelles revendications de la gauche « postmoderne » qui met plus en avant ces thèses que les questions sociales. Des élus politiques de gauche, autant socialistes qu’anticapitalistes, s’intéressent de plus en plus à ces questions.

Yoann Taieb