Aux armes, électeurs !

par Valérie Lecasble |  publié le 16/01/2024

Voler au secours des classes moyennes qui « tiennent le pays » simplifier leur vie, revaloriser leurs services publics, refonder l’école, retrouver ordre, pragmatisme et progrès… le Président a longuement décliné une série de mesures censées mobiliser et rassurer à la fois. Et couper l’herbe sous le pied de l’extrême-droite.

Conférencve de presse d'Emmanuel Macron - 16 janvier 2024

Alors qu’il est au pouvoir depuis plus de six longues années, comment redonner une vision et du souffle à sa politique ? C’est à cet impossible exercice que s’est livré Emmanuel Macron au cours d’une conférence de presse de deux heures vingt où il a voulu répondre à cette interrogation : d’où venons-nous et où allons-nous. Avec une promesse énoncée d’emblée : ‘nos enfants vivront mieux que nous ne vivons aujourd’hui, on n’en a pas fini avec le progrès’.

Le progrès comme mantra et l’ordre comme cap pour construire une France plus forte et plus juste qui doit retrouver de l’audace en vue de son réarmement, voilà la feuille de route que le Président de la République assigne au ‘gouvernement le plus jeune et le plus resserré de la Vème République’.  Pour assurer le destin des jeunes générations, Emmanuel Macron veut engager un ‘réarmement civique’, à savoir que les enfants chantent la Marseille à l’école primaire, portent une tenue unique dans cent établissements scolaires expérimentaux, délaissent les écrans destructeurs, apprennent la langue française, l’histoire de leur pays sans oublier la généralisation du Service National Universel (SNU) en classe de seconde, avec remise de diplômes à la fin des études, ceci afin de collectivement s’insérer dans un imaginaire collectif où les jeunes auront retrouvé le sens du symbolique.

Le symbolique n’est pas vieux jeu. Il n’y a pas de progrès sans une certaine forme d’ordre républicain. Il faut donner des valeurs et des rendez-vous’, a-t-il insisté face aux sceptiques qui l’interrogeaient.

À l’évidence, Emmanuel Macron n’était pas venu devant plus de cent journalistes exceptionnellement convoqués sous les ors de l’Élysée, jusqu’à 22 h 40 heure de forte audience à la télévision, pour leur faire des révélations fracassantes. Pas de grande annonce, pas de rupture politique, mais comme il le dit lui-même de mesures concrètes, simples et claires pour ‘agir et changer le quotidien des gens’.

‘Le temps n’est plus aux annonces, il est à faire’, a martelé Emmanuel Macron comme si ce Président si prompt aux envolées lyriques avait finalement conclu que la meilleure arme pour lutter contre le Rassemblement National était l’action concrète. ‘Je veux présider au réel et mener une politique économique qui ait un sens’. Puisque la diabolisation du RN ne fonctionne plus, il s’est convaincu qu’il faut des actes, avec un double axe, celui de la simplification administrative et de la revalorisation des services publics.

Le cœur de cible prioritaire auquel il s’est adressé est celui de la ‘France populaire, la France des classes moyennes, celle qui tient le pays’. Cette France-là, qui gagne trop pour être aidée, mais pas assez pour s’en sortir, devrait bénéficier d’une baisse d’impôts de 2 milliards d’euros en 2025.

Que reste-t-il à Gabriel Attal ? Ce sera au gouvernement ‘d’insuffler ce mouvement’ et de détailler les mesures lors du discours de politique générale du Premier ministre  attendu à l’Assemblée Nationale à la fin du mois.

Valérie Lecasble

Editorialiste politique