Bertrand Pancher, le nouveau cauchemar de Macron

publié le 23/04/2023

Ce député peu connu, co-président d’un groupe parlementaire obscur, pourrait porter un coup terrible à la réforme des retraites

Bertand Pancher ( D.R )

Dans cette interminable bataille des retraites, la macronie découvre un nouvel ennemi, le moins connu de tous, mais peut-être le plus redoutable. Comme dans les films d’action hollywoodiens, à la fin de l’intrigue, quand le héros croit avoir triomphé, l’assassin sort soudain de nulle part alors qu’on le croyait en fuite ou éliminé.

Cette fois, cet adversaire de la dernière heure est un quasi-inconnu, député depuis des lustres sans avoir jamais accroché la lumière. Il s’appelle Bertrand Pancher, co-président du groupe LIOT voué depuis quelques semaines à une célébrité nouvelle.

Dans cette histoire à rebondissements, ce Pancher est un nouveau Charles de Courson : il présentera le juin prochain une proposition de loi visant à annuler pour l’essentiel la réforme que le gouvernement a eu tant de mal à faire adopter. Plus facile à voter qu’une motion de censure, cette proposition hante désormais les nuits des stratèges gouvernementaux.

À 65 ans, avec ses lunettes à la monture noire et sa courte barbe grise, nanti d’une éloquence quelque peu monotone, Bertrand Pancher fait partie de ces élus studieux et appliqués qui remplissent leur mandat avec exactitude sans rechercher le devant de la scène, rouages anonymes, mais précieux de la machine parlementaire.


Il est député de Bar-le-Duc, jolie cité de Lorraine annexée par Louis XIV sur les marches de l’est, qui a gagné sa réputation au moment de la bataille de Verdun en 1916. C’est de là que part la « voie sacrée », une route sinueuse et étroite par laquelle l’armée française a été ravitaillée pendant les longs mois de son héroïque et victorieuse résistance à l’offensive allemande.

C’est un député du centre-droit, ancien du cabinet de Gérard Longuet, qui a occupé les postes de maire de la ville et de président du Conseil général de la Meuse, avant de se faire élire à l’Assemblée. Il est membre du parti radical, mais dans sa branche UDF puis UMP : Pancher penche à droite. Ses titres de gloire ? Il a pondu un rapport sur la démocratie écologique pour Nicolas Sarkozy et une loi sur la fiscalité des entrepôts. Il y a carrière plus éclatante…

Mais voici qu’elle débouche sur un quart d’heure de célébrité : si le texte de Pancher est adopté, la réforme subira un coup inattendu et sévère. Certes, il faudra encore que le Sénat l’adopte à son tour, ce qui n’a rien de gagné d’avance.


Mais le gouvernement en sortira une nouvelle fois affaibli : à cause de Pancher, ou grâce à lui, la réforme Macron perdra encore de son lustre : elle restera promulguée alors que le seul vote émis par la représentation nationale sera un vote négatif…