« Boomer »
Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité
Officiellement , le mot boomer désigne une personne née pendant le baby-boom (1945 – 1965), donc âgée de 55-75 ans environ dans les années 2010-2020. Cependant, ce terme connaît actuellement un changement de connotation.
Le terme boomer est donc en train de devenir stigmatisant, dans un contexte de conflit des générations.
Utilisé par un plus jeune ou un plus moderne, quand vous vous mêlez d’une discussion qui selon votre interlocuteur vous dépasse. Quand vous émettez un doute sur les modalités de traitement du réchauffement climatique ou sur les dix orientations sexuelles reconnues par les instances internationales, si vous vous mettez en tête de vouloir transmettre un témoignage né de votre expérience ancestrale.
Il n’est pas rare que l’expression fuse — OK Boomer — synonyme de laisse tomber, cause toujours, tu n’es qu’un vieillard condescendant, laisse-moi parler. Utilisée comme une insulte, elle cloue le bec au boomer convié à se taire ; prononcée comme une simple interjection, elle peut s’accompagner d’un sourire gentil et compatissant.
Née en 2018, OK boomer a fait le tour de la planète. Au palmarès de ses utilisatrices les plus célèbres, la postérité se souviendra de Chlöe Swarbrick, une parlementaire néo-zélandaise, lorsqu’elle répondit d’un revers de la main « OK Boomer » à un collègue plus âgé qui cherchait à la déstabiliser en débat public. Politiquement, il est vrai que l’argument est imparable.
Aphérèse de baby-boomer, ce terme n’est pourtant plus réservé aux personnes nées entre 1945 et 1960. Il qualifie désormais tous ceux qui expriment une position conservatrice ou tout simplement nuancée, en matière d’évolution sociale et environnementale.
Une querelle digne de celle des Modernes contre les Anciens !