« Bougés »
Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité
À l’ère du concept creux, plus question d’avancées, de progrès, ou de cheminement, mais de… « bougés ».
Le mot a fait son apparition il y a quelques mois dans la sphère politique, pendant la réforme des retraites. Lors de ses conférences de presse pour faire le point sur sujet, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré que le dialogue entre majorité et oppositions avaient abouti à des « bougés ».
Entendez : « Des négociations positives qui vont permettre d’avancer ». Sur le même sujet, l’équipe de la Première ministre Elisabeth Borne a elle aussi utilisé l’expression pour résumer la situation. Depuis, on ne compte plus les « bougés » !
Si l’usage de ce néologisme enchante les esprits adeptes de fantaisies verbales, soyons clair : dans le langage courant, personne n’utilise ce mot pour parler d’un progrès. Hors les revues scientifiques ou de de sciences sociales qui, elles, l’utilisent à bon escient.
L’employer dans la sphère politique, pour parler d’une avancée, n’apporte rien sinon renforcer l’incompréhension, donc la déconnexion avec les citoyens.