Bye Biden, hello Harris

par Malik Henni |  publié le 26/07/2024

Pour de nombreux médias dans le monde, le pari de Biden de se retirer au profit de sa co-listière peut se révéler gagnant.

 

Le président américain Joe Biden à Baltimore, Maryland, le 1er mars 2023 - Photo : Andrew Caballero-Reynolds / AFP

Pour la première fois de l’histoire des États-Unis, un président ne se représente pas après un mandat et passe la main à sa vice-présidente. Alors que l’état de santé de Joe Biden inquiétait les Démocrates et les alliés de l’Amérique, sa décision pourrait rebattre les cartes pour la présidentielle de novembre face à Donald Trump.

Pour le Frankfurter Rundschau, le pari de Biden peut se révéler gagnant : « Dans les sondages, la démocrate bat le record de Joe Biden ». À peine désignée comme héritière, « Harris rattrape son retard sur Trump et se révèle être une adversaire de plus en plus dangereuse pour l’ex-président ». La voix des milieux d’affaires néerlandais, Het Financieele Dagblad, fait le même constat : « Les Démocrates ont repris confiance ».

Le journal de référence polonais Rzeczpospolita reprend l’allocution du vénérable président, dans laquelle il déclare que « rien ne doit empêcher la sauvegarde de notre démocratie ». Le principal atout de la VP est d’être incontestée : les Démocrates la voient comme « la seule véritable chance de sortir d’une situation sans précédent ». Le showbiz et les électeurs démocrates n’ont d’yeux que pour elle : « Son âge – elle a 20 ans de moins que sa rivale -, son sexe, sa couleur de peau, mais aussi son expérience politique après quatre années passées aux côtés de Joe Biden et sa visibilité nationale jouent en sa faveur ».

La télévision allemande Tageschau soulève une question intéressante : les 90 millions de dollars levés pour la campagne de Biden peuvent-ils utilisés par Kamala Harris ? L’équipe de Donald Trump a déposé un recours devant la justice américaine pour empêcher ces fonds d’être utilisés au bénéfice de la vice-présidente. Mais la guérilla juridique risque de tourner court : Kamala Harris était d’ores et déjà enregistrée comme colistière de Biden auprès de la commission électorale. « Pour la plupart des experts juridiques, la réponse est claire : oui, Harris peut utiliser l’argent. »

The Times of India se penche sur un sujet plus anecdotique, mais révélateur des rapports de force au sein du parti démocrate : « Pourquoi Barack Obama a-t-il attendu avant de soutenir ouvertement Kamala Harris ? ». En fait, l’ancien président a soutenu la candidature de la VP depuis un moment, en coulisses, avant d’en faire la démonstration dans une vidéo mettant en scène un appel entre sa femme, Michelle, et Kamala Harris. Joe Biden garde cependant un souvenir amer du soutien mesuré d’Obama à Hillary Clinton en 2016… et du conseil qu’il lui avait formulé de ne se pas se présenter en 2020.

El Pais partage avec d’autres médias l’idée que le principal cheval de bataille de la démocrate sera l’avortement, comme elle l’a déjà annoncé dans son premier vrai discours de campagne : « Le gouvernement ne devrait pas dire à une femme ce qu’elle doit faire de son corps ». En tout cas, ses débuts sur les réseaux sociaux démarrent fort : autorisée par Beyoncé à utiliser ses chansons, la VP accumule les vus sur TikTok (réseau social que le Congrès voulait interdire il y a encore quelques semaines). Elle endosse pleinement son nouveau costume de campagne : « Trump a accepté un débat le 10 septembre. (…) Je suis prête. ».

Malik Henni