Chez les réacs américains, la pilule ne passe plus
Voilà dix mois à peine, la Cour Suprême américaine a laissé à chaque état le droit d’interdire ou pas l’interruption volontaire de grossesse. Une décision très controversée. Depuis, aux États-Unis, la guerre a éclaté sur le thème de la liberté des femmes
Face aux attaques répétées du clan conservateur républicain, le clan démocrate tente de défendre leurs droits fondamentaux.
La décision d’un juge fédéral ultraconservateur du Texas qui vient de retirer l’autorisation de mise sur le marché d’une pilule abortive (RU 486) utilisée par un demi-million d’Américaines a tout d’une escalade brutale.
Joe Biden a pris la tête de la contre-attaque. Il se dit déterminé à s’opposer à ce que l’on « prive les femmes de leur liberté fondamentale » son administration va saisir la Cour suprême pour contester les restrictions d’accès à la pilule abortive
Dans cette bataille, le président américain dispose de soutiens forts. D’abord celui du gouvernement et de son administration : « Le Ministère de la Justice, en profond désaccord avec la décision du juge texan, fera appel et demandera un sursis en attendant » a ainsi déclaré le ministre Merrick Garland.
De son côté, l’Agence américaine des médicaments (FDA) qui a approuvé la pilule abortive il y a vingt ans est allée dans le même sens en faisant appel devant la justice au Texas. Objectif : obtenir le blocage de l’arrêt du juge texan en attendant l’examen sur le fond du dossier.
Qui des démocrates ou des républicains remportera cette nouvelle bataille ?
L’offensive, lancée par une première plainte en novembre dernier, est menée par des organisations, hostiles à l’avortement, qui se sont empressées, dès l’annonce du verdict du juge texan, de saluer une « victoire pour la santé et la sécurité des femmes et des filles ». En réponse, 17 états démocrates ont saisi un juge fédéral de Washington en demandant que la pilule abortive ne leur soit pas retirée.
Qui des démocrates ou des républicains remportera cette nouvelle bataille ? Le système fédéral américain et la puissance des juges dans les états laissent la porte ouverte à tous les rebondissements.
Une chose est sûre : ce nouvel affrontement autour des droits fondamentaux des femmes à disposer librement de leur grossesse réactive, s’il le fallait, la fracture profonde et historique entre les progressistes et les conservateurs américains.