« Co-construction »

par Valérie Lecasble |  publié le 27/07/2023

Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité

 

Au début, lors du premier quinquennat , il gouvernait tout seul. Élu président de la République, il avait remporté avec ses alliés la majorité des sièges à l’Assemblée nationale.

Depuis le 19 juin 2022 pour son deuxième quinquennat, Emmanuel Macron ne compte plus dans son camp que 245 députés sur 577, soit une majorité relative qui ne permet pas à la majorité présidentielle d’adopter les lois toute seule.

Si il veut éviter le 49-3, il lui faut trouver des alliés.

Ainsi la verticalité s’est-elle transformée en « co-construction ». Puisqu’on ne peut rien décider seul, construisons ensemble : les projets de loi, les alliances, les amendements. Utilisée depuis dix ans par les agences de communication pour appâter leurs clients, la co-construction est devenue le slogan de la Macronie.

L’écologie, une priorité ? On co-construit avec les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat. Le projet de loi sur la fin de vie fait débat ? On co-construit avec une nouvelle Convention citoyenne transpartisane… Sauf qu’en réalité, co-construire n’empêche pas de trancher seul.

Plutôt qu’une nouvelle méthode, il s’agit d’une stratégie de communication. Qui a tout pour berner ceux qui ont cru qu’on leur demandait leur avis.

Valérie Lecasble

Editorialiste politique