« Convention »
Dico Politique: un outil pour retrouver le sens des mots, leur évolution, leur sens caché. Savoir de quoi on parle en politique. Et se comprendre
En droit, c’est un accord entre deux parties. En politique, c’est un mot chargé de sens, choisi à dessein par Bernard Cazeneuve pour baptiser son mouvement.
Deux références, en fait, dans cet intitulé.
D’abord la Convention nationale de 1792, première assemblée élue en France au suffrage universel, réunie après le renversement de Louis XVI, chargée de statuer sur son sort et de préparer une constitution républicaine. Le nom choisi à l’époque évoque la Convention anglaise de la révolution de 1688 et la Convention de Philadelphie de la Révolution américaine. La Convention girondine établit la République et fait la guerre à l’Europe, la Convention montagnarde instaure la Terreur, la Convention thermidorienne renverse Robespierre et fonde le Directoire.
Ensuite, la Convention mitterrandiste. Dans les années 1960, François Mitterrand, opposant au Général de Gaulle, fonde la Convention des Institutions Républicaines, un petit mouvement dévoué à sa personne, réunissant une phalange de fidèles qui le suivront jusqu’au bout. Située au centre-gauche, la C.I.R. professe une doctrine républicaine, sociale et européenne, qui se fond dans le Parti socialiste en 1971, quand Mitterrand en prend le contrôle au Congrès d’Épinay.
La République de 1792, la patrie en danger, les soldats de l’an II d’une part, François Mitterrand et la naissance d’un nouveau Parti socialiste de l’autre : le projet de la « Convention » tient presque tout entier dans son titre.