Le défaitisme de l’Occident
La force montante du « Sud global » – concept contestable – ne signe pas le déclin de l’Occident
Les commentaires qui fusent sur l’Ukraine comme sur Israël montrent à quel point l’Occident doute de lui-même. Les experts en géopolitique peuplent les plateaux de télé et aiment à se faire peur. Dernier exemple : la faiblesse de l’Occident face à la menace du « Sud global ».
Pourtant, aucune cohérence, ni politique ni économique ni stratégique, ne soutient ce nouveau concept. Quelle solidarité entre la Chine et l’Inde, entre le Maroc et l’Algérie, entre l’Iran et l’Arabie Saoudite ? Sur tous les points chauds du globe -de l’Ukraine à Israël- ces États n’ont que des intérêts divergents. Et une seule obsession commune : une aversion sourde pour les valeurs issues des lumières.
La frénésie de consommation de l’Occident est perçue comme une provocation
Certes, l’Occident n’offre pas toujours le plus beau des visages. Sa frénésie de consommation est perçue comme une provocation par les pays les plus défavorisés. Et certains de ses leaders politiques — à Washington et ailleurs – ne lui font guère honneur.
Mais le défaitisme n’est pas de mise. En PIB par habitant, le G7 continue à faire la course en tête. Les 38 pays de l’OCDE -tous démocrates – représentent 40 % du PIB mondial. Sur le plan militaire, ces pays disposent encore d’une avance non négligeable. Et le dollar reste la principale devise mondiale (90 % des transactions et 60 % des réserves).
Ceux qui cherchent des excuses au Hamas font preuve d’une faiblesse coupable
Seule une grande crise morale empêche les démocraties de l’Occident de s’affirmer en tant que telles. Ceux qui préconisent le dialogue avec Poutine sur l’Ukraine, ceux qui cherchent des excuses au Hamas, ceux qui craignent pour leur confort font preuve d’une faiblesse coupable. Ils confondent compromis et compromission.
Les défaites sont le plus souvent le résultat d’une foi défaillante. À force de s’autoflageller, l’Occident renforce le camp de ceux qui rejettent ses valeurs. Personnellement, je préfère vivre debout dans une démocratie – même perfectible – qu’à genoux devant la barbarie.