« Désétatiser »
Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité
Dans le Figaro du 7 juillet, un conseiller du président de la République a confié en off : « L’Éducation nationale est un naufrage. Il va falloir se montrer très radical. Il faut tout désétatiser ».
Face aux différents blocages constatés dans l’Éducation Nationale, aux ministres qui n’arrivent pas à réformer en profondeur ce que Jean-Pierre Chevènement appelait le « gros mammouth », le président a acté l’absence de résultats et veut y remédier en réduisant la présence de l’État dans l’Éducation nationale pour confier plus de libertés et d’initiatives aux acteurs directs, enseignants, recteurs et proviseurs.
Cette « désétatisation » pourrait commencer par la fin du concept du recrutement par concours pour un emploi à vie, l’autorisation de permettre aux enseignants de n’exercer leur fonction que pour une durée limitée, en leur garantissant des formations pour changer de carrière s’ils le souhaitent, et une plus grande liberté de décision laissée aux recteurs et aux proviseurs.
La désétatisation est un synonyme de « décentralisation » ou formulé autrement, d’acte « girondin ». Eu égard à notre histoire nationale, empreinte de verticalité et de jacobinisme centralisé, le président entend garder toutes ses prérogatives, mais n’hésite plus à lancer de nouvelles pistes. C’est aussi une réponse de l’Élysée aux critiques concernant Jean-Michel Blanquer et Pap N’Diaye, ses ministres de l’Éducation nationale, qui n’ont pas réussi à convaincre.