École : danger, islamisme
Le lamentable incident du lycée Ravel démontre la réalité du danger intégriste dans l’Éducation nationale et révèle, au passage, la complaisance d’une certaine gauche radicale.
Chef d’oeuvre de faux équilibre et de tartufferie : voici le message posté par la députée LFI Danielle Simonnet à la suite des incidents du lycée Ravel à Paris : « Si le proviseur du lycée Ravel a été menacé de mort sur les réseaux, les auteurs doivent être poursuivis. Aussi, une enquête doit être engagée. Le proviseur a-t-il frappé l’élève ? Le respect du non-port du voile ne justifie aucune violence. » Léger et double problème : après avoir demandé à une élève de retirer son voile au sein de l’établissement, le proviseur a bien été menacé de mort : le « si » est donc de trop ; et comme le précise Libération, la plainte de l’élève a été classée sans suite par le parquet pour « infraction insuffisamment caractérisée ». Quatre phrases signées Simonnet, deux erreurs factuelles. Il est vrai que c’est tarif courant à LFI…
Ainsi une députée de la République désavoue un proviseur qui ne faisait qu’appliquer la loi et suggère sans preuve qu’il s’est rendu coupable de violence sur une de ses élèves. Danielle Simonnet peut néanmoins crier victoire : craignant pour sa sécurité, le proviseur en question a quitté ses fonctions et fait valoir par anticipation ses droits à la retraite. Le score est sans appel, applaudi par LFI : islamisme – un ; République – zéro.
Contradiction frontale
Tel est la morale de l’affaire : en contradiction frontale avec les valeurs de la gauche, dont la laïcité est l’une des principales, une partie de la même gauche, radicale celle-ci, ne cesse de trouver excuses, alibis et justifications aux menées factieuses de l’islamisme en France. Incidents rares, conflits secondaires ? En aucune manière. Alors même que la loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles à l’école fait l’objet d’un quasi consensus dans l’opinion et dans la classe politique, alors que la très grande majorité des familles musulmanes préfèrent respecter la loi, soit qu’elle l’approuvent, soit qu’elles choisissent la légalité, les enquêtes répétées sur la question montrent qu’une minorité activiste ne cesse de provoquer des conflits sur ce sujet, recourant sans vergogne à la menace, à l’intimidation et parfois à la violence physique.
On connaissait les rapports du recteur Obin, fort éclairants sur ce point. Voici maintenant celui de deux sénateurs, Laurent Lafon et François Noël Buffet (LR et UDI), publié le 6 mars dernier. Trois chiffres sont éloquents, relevés dans Franc-Tireur par le directeur de l’Observatoire de l’éducation à la fondation Jean-Jaurès, Iannis Roder : sur une année scolaire, 58 500 enseignants du second degré ont été menacés, 17 200 bousculés ou violentés et 900 menacés d’une arme, le tout pour des motifs divers, où la contestation de la laïcité figure en bonne place.
Autrement dit, les assassinats des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard ne sont pas des drames isolés, mais plutôt l’extrême manifestation d’un phénomène bien plus large. Les pouvoirs publics en prennent lentement conscience et l’Éducation nationale commence à réagir pour épauler les professeurs menacés. Mais tant qu’une partie de la gauche, à LFI notamment, présente en milieu enseignant, continuera de nier le danger et de s’aveugler sur la menace islamiste, ces efforts seront gravement entravés.