Elections en GB: drôle de pudding

publié le 23/04/2023

À deux semaines élections locales, premier grand test électoral pour Rishi Sunak, les Lib Dems semblent en bonne position pour se renforcer, au détriment des conservateurs. Quant au travaillistes…

Grève des médecins-Photo WIktor Szymanowicz / NurPhoto

Ces élections surviennent au moment où toute l’Angleterre est secouée par une profonde crise sociale.
La grève des infirmières, savamment orchestrée par les syndicats n’en finit plus de pourrir la vie politique Britannique. Elle s’est récemment intensifiée suite au rejet d’une offre du gouvernement de Rishi Sunak proposant d’augmenter les salaires de 5%, sous forme d’une somme en cash correspondant à une revalorisation tardive des émoluments de 2022.

Le récent débrayage simultané des jeunes docteurs, qui réclament eux aussi une amélioration de leur rémunération, a renforcé la défiance à l’égard de la capacité des Tories à surmonter les innombrables contestations qui secouent l’Angleterre, le tout sur fond d’inflation difficilement maîtrisée par la Banque centrale.

Rappel : Ces élections se tiendront le 4 mai au Royaume-Uni et le 18 mai en Irlande du Nord. Elles comprendront les conseils de district, les autorités unitaires et les maires, tout ce qui constitue le maillage profond du pays.

Dans ce contexte, les élections locales du 4 mai prochain arrivent au plus mauvais moment pour Rishi Sunak. Certains analystes prédisent une perte potentielle de… 1000 sièges. Dix pour cent des 8000 remis en jeu. Cette bérézina ferait suite à une autre claque en 2019, la perte sèche de 1300 sièges.

Le gouvernement de Theresa May était alors embourbé dans les interminables négociations avec l’Union européenne sur les conditions de sortie de l’UE. Et les conservateurs avaient payé cher leur incapacité à sortir le pays de la nasse qu’ils avaient eux-mêmes créée. les Lib Dems, grands gagnants d’alors, avaient eux récolté les fruits de leur position pro-Européenne claire et sans ambiguïté.

Succès du Labour Party ou défaite des Tories ?

Et le Labour Party ?
Bien qu’annoncé gagnant par les analystes, il avait finalement été bien incapable de profiter du bourbier conservateur, en perdant de leur côté… 182 sièges.

2023 remake de 2019 ? À la fois déconfiture pour les conservateurs et consécration des Lib-Dems pro-Européens ? À moins que, pour une fois, le Labour soit capable de tirer son épingle du jeu.

Des travaillistes inaudibles, sans propositions fortes

Les sujets de discorde ne manquent pas au Royaume-Uni et les opportunités de faire mieux que les torys non plus. Et pourtant on peine à entrevoir le début d’une proposition forte de la part du Labour. Ils étaient inaudibles pendant le Brexit et ils le sont tout autant pendant cette crise sociale sans précédent, un sujet pourtant fort pour un Parti de gauche !

Alors 2023, année de reconquête électorale pour le Labour Party ? Si par miracle c’est le cas, ce ne sera certainement pas complètement de leur fait !