Pologne : coup d’arrêt à la vague populiste
Par 248 sièges contre 212, les élections législatives polonaises viennent de donner la victoire au parti pro-européen de Donald Tusk contre le parti ultra nationaliste du PiS. Enfin une bonne nouvelle venue de l’Est…
Elle est largement due à la campagne courageuse et digne de Donald Tusk, l’ancien président du Conseil européen, en dépit des multiples embûches d’un pouvoir clairement réactionnaire. On connaît le bilan du PiS depuis 2015 : mise sous tutelle de la justice, médias asservis, manipulations pré-électorales, nationalisme outrancier, anti féminisme, purges de la haute fonction publique, religiosité réactionnaire, conflits de valeurs permanents avec l’Union Européenne .
Ce coup d’arrêt a la contagion populiste arrive à temps .
Depuis quelque temps la fièvre illibérale gagnait du terrain partout en Europe. La victoire du pro russe Fico en Slovaquie il y a quinze jours semblait en annoncer d’autres. En Allemagne, où ils triomphaient à l’Est depuis longtemps, les populistes de l’AFD avaient réussi une percée à l’ouest lors des élections régionales dans deux landers. Avec plus de 18 pour cent dans le Hesse -Frankfort et Wiesbaden – ils ont laminé le SPD du chancelier fédéral. En Bavière, ils ont même été dépassés sur leur droite par un obscur parti des électeurs libres (sic) !
Chez les Estoniens, en Croatie, en Roumanie, en Bulgarie, les populistes, les Fidest de Victor Orban, les Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, les musclés Démocrates Suédois de Jimmie Akesson, le Vlams Belang en Belgique et le FPO en Autriche ont le vent en poupe.
Ce résultat à contre-courant, en Pologne, marque donc, on l’espère, un tournant. Les Français méditeront peut-être l’événement …. Pour le moment, hélas la contagion populiste continue à gagner les esprits. Les études les plus récentes montrent que la confiance a l’égard des responsables et des institutions politiques du pays sont en voie d’effondrement (cf. le Centre d’Études de la Vie Politique d’octobre 23). La campagne responsable de Donald Tusk, devrait inspirer tous les démocrates qui, dans notre pays, croient qu’il est encore possible d’éviter le pire.