Elie Barnavi, un intellectuel juif bâillonné
Interdit de parole à l’Université libre de Bruxelles par des étudiants pro-palestiniens qui ne savent rien de ses positions sur le conflit…
Professeur émérite d’histoire de l’Occident moderne à l’université de Tel-Aviv, créateur et conseiller scientifique du Musée de l’Europe à Bruxelles, ex-ambassadeur d’Israël en France, essayiste, chroniqueur, pourfendeur résolu de la politique de Netanyahou, partisan inconditionnel de la solution des deux États, cet homme-là a été interdit de parole à l’Université libre de Bruxelles où il était invité à un débat.
Les étudiants pro-palestiniens qui l’ont « viré » ont expliqué leur acte en refusant qu’ « il vienne justifier et défendre les intérêts de l’État israélien, de surcroit en plein génocide ». Il est très peu probable que cet homme de gauche ait défendu autre chose que le droit des Palestiniens à vivre en paix dans un État à eux. Ces détracteurs ont fait preuve d’une rare stupidité.
Ils rendent service à Netanyahou en empêchant ses opposants de s’exprimer. Ils donnent raison au Hamas, qui considère tout juif comme un Israélien voué aux poubelles de l’Histoire. Leur attitude participe de cette « essentialisation » imbécile qui réduit tout individu à une seule composante de sa personnalité : sa religion ou sa couleur de peau. C’est ainsi qu’on entretient les guerres raciales ou religieuses.
Le plus extraordinaire est qu’Elie Barnavi venait de signer dans Le Monde et Libération avec 16 autres intellectuels israéliens une chronique appelant à la reconnaissance immédiate d’un État palestinien. Mais ceux qui l’ont condamné l’ont-ils lu ? Savent-ils lire ? En réponse, l’historien s’est contenté de dénoncer « l’abyssale ignorance de ces jeunes », portant là pour apprendre. Certains, moins indulgents auraient pu considérer que la cause palestinienne ne mérite pas d’aussi lamentables défenseurs.