Emmanuel Macron : l’art de crisper
Emmanuel Macron a atteint un plus bas à la Bourse des présidents. Et la bougie de son année d’anniversaire de l’élection est déjà éteinte. Dernière trouvaille en cours, appeler un homme providentiel…Nicolas Sarkozy.
« Bonne nouvelle pour les vendeurs de casseroles » ! L’accueil de l’ex-député socialiste Julien Dray aux déclarations d’Emmanuel Macron, dans Le Parisien d’aujourd’hui sur la réforme des retraites, en dit long sur l’état de l’opinion. « J’aurais dû plus me mouiller (…) je dois me réengager dans le débat public », lâche-t-il comme seul mea culpa. Une bonne raison pour les contestataires de renouveler leur stock de casseroles !
Drôle de gâteau d’anniversaire pour son élection comme Président de la République il y a tout juste un an : près des trois quarts des Français sont mécontents, près de 50% très mécontents. Les plus en colère ne cachent parfois plus leur « haine » lorsqu’ils manifestent jour après jour, à l’image des Républicains de juillet 1830 contre la monarchie naissante de Louis-Philippe.
C’était le temps du charivari qui alliait casseroles, crécelles, cris et sifflets que Louis-Emmanuel Macron se dit prêt à affronter sur le terrain en guise de reconquête du pays. « Moins de verticalité et plus de proximité », lui a pourtant intimé Gérard Larcher pour qui l’heure de la grande coalition avec LR… n’est pas arrivée.
Comment trouver dans ces conditions une majorité ? C’est le défi auquel doit répondre Emmanuel Macron pour les quatre dernières années de son quinquennat s’il veut concrétiser son leitmotiv qui est d’« avancer ». Une majorité de gouvernement avec LR, ?
Que nenni, ce sera texte par texte, lui a rétorqué le Président du Sénat. Pourtant, le Président de la République refuse de saucissonner les projets et promet que la prochaine loi sur l’immigration se fera « en un seul texte ».
L’objectif paraît impossible à atteindre et la confiance qu’il renouvelle à Elisabeth Borne bien fragile. Ou éphémère jusqu’au 14 juillet, jour de son prochain grand rendez-vous avec les Français. Est-ce pourquoi après avoir éclusé tous les remplaçants possibles, le microcosme médiatique s’interroge aujourd’hui sur une éventuelle arrivée de … Nicolas Sarkozy à Matignon. Un pas pour la majorité, un grand pas pour la droite..
Drôle de martingale qui pourrait achever de rendre Emmanuel Macron encore plus impopulaire. Dans le registre des petites phrases, ces deux-là se sont bien trouvés. Après le « il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi » d’Emmanuel Macron, revoici l’élégant « casse toi pauv’con ! » de Nicolas Sarkozy. À défaut de ligne politique, le tandem aurait un point en commun : l’art de crisper l’opinion.