Ersilia Soudais : l’important, c’est l’outrance
La députée LFI flirte avec l’antisémitisme et entretient une confusion qui profite surtout à l’extrême droite
L’Ersilia est un petit mollusque gastéropode, parasite des échinodermes, ces invertébrés que sont les étoiles de mer, concombres de mer, lys de mer et autres oursins. Quoi de commun avec Ersilia Soudais députée France insoumise de Seine et Marne depuis 2022 ? Peu de choses, sinon ce nom scientifique pour l’un et ce prénom pour l’autre. Notre élue n’a en effet rien d’une insignifiante mollusque, ni d’un banal parasite. Elle appartiendrait plutôt à une espèce du genre barracuda, ces poissons carnivores particulièrement agressifs. La députée se distingue par ses outrances dans un groupe parlementaire qui, d’une manière générale, préfère les cris au débat.
L’élue de 35 ans, prof de français, est la fille de l’un de rédacteurs en chef du magazine « Politis », hebdomadaire qui se veut de la gauche anti-libérale. Cette figure paternelle, agressée par des militants d’extrême droite lorsqu’elle était enfant, compte beaucoup pour elle.
Ersilia Soudais a deux cibles privilégiées : Israël et les sionistes, d’une part, les hommes, d’autre part. Cette antisioniste radicale est entrée à la Commission des Affaires étrangères tout en admettant n’y connaître pas grand-chose. Et la voilà vice-présidente du groupe d’études sur l’antisémitisme de l’Assemblée nationale. Lors du pogrom du 7 octobre, elle refuse de condamner le Hamas et se contente de ce commentaire lapidaire : « La haine attire la haine ». En septembre 2022, à la mort de Jean-Luc Godard, elle rend hommage au cinéaste « qui refusait qu’un drame en masque un autre, tel que la Shoah pour la Palestine. » Imprudent de mettre sur le même plan l’extermination de 6 millions de Juifs et le sort terrible des Palestiniens. Elle en fera bien d’autres…
Désormais Ersilia Soudais est une victime. Car bien entendu, elle est harcelée sur les réseaux sociaux alors qu’elle n’est en aucun cas antisémite, juste antisioniste. Une distinction, dans son cas difficile à discerner. En fait, son attitude porte toujours la marque de l’indignation, de l’émotion, jamais celui de la réflexion et de la raison.
Autre bizarrerie contradictoire, son féminisme sélectif, qui l’empêche d’avoir le moindre mot de compassion pour les femmes… juives martyrisées le 7 octobre. Mais ne l’empêche pas d’applaudir Adrien Quatennens, l’ex n° 2 de la France insoumise, lors de sa première intervention à l’Assemblée nationale après sa condamnation pour violences conjugales en décembre 2022. Elle s’ explique : « Je ne suis pas là pour juger ce qui est bien ou mal. Il y a une justice pour ça. »
Affirmation juste, certes, mais très peu convaincante de sa part. Récemment, elle a porté plainte pour viol contre son compagnon, exclu à titre conservatoire de LFI par le comité de surveillance des violences sexistes de son parti alors même que le parquet de Meaux venait d’engager une enquête de flagrance. En fait, Ersilia Soudais offre en permanence à l’extrême-droite un boulevard dans lequel ses aboyeurs s’engouffrent avec délices. Mais aussi, et c’est plus grave, des électeurs de plus en plus nombreux.