Européennes : Bardella s’envole

par Valérie Lecasble |  publié le 09/03/2024

Un sondage qui le donne à plus de 30 % rend fébrile la majorité

Jordan Bardella, politicien français du Rassemblement national (RN), applaudi avant la réunion de l'Université d'été du Rassemblement national (RN) à Fréjus, dans le sud de la France, le 12 septembre 2021 - Photo Valery HACHE / AFP

La mobilisation de 30 ministres aux côtés de leur candidate Valérie Hayer lors du meeting de lancement à Lille de sa campagne des élections européennes samedi 9 mars, témoigne s’il le fallait de la fébrilité de la majorité présidentielle face à l’envolée du Rassemblement National alors qu’un sondage à paraître dans Le Monde place la liste de Jordan Bardella au-delà du seuil symbolique des 30 %. Un cataclysme quand la majorité présidentielle se traîne en deçà des 20 %.

A trois mois du scrutin, le risque est réel de voir le RN écraser la majorité. Déjà redoutée en 2019, la victoire du RN avait alors été contenue à moins d’un petit point d’écart.  Elle pourrait cette fois excéder les dix points, de quoi provoquer à n’en pas douter un séisme politique, tant elle préfigurerait l’arrivée trois ans plus tard de Marine Le Pen à l’Élysée.

Pour tenter de renverser la dynamique, les poids lourds de la majorité ont été convoqués. De François Bayrou à Edouard Philippe, en passant par les ministres Gérald Darmanin ou Stéphane Séjourné, jusqu’au premier d’entre eux, Gabriel Attal, ils se succèdent à la tribune pour marteler qu’ils sont les seuls à défendre l’Europe. En ciblant le Rassemblement National, en le diabolisant comme le suppôt anti-européen de Vladimir Poutine, Gabriel Attal cherche une fois encore à installer un duel dans la stratégie classique installée depuis sept ans par la Macronie de se poser comme le seul rempart face au Rassemblement National.

Il est aussi d’effacer toute alternative, tout aussi européenne, à commencer par la liste menée par Raphaël Glucksmann, qui fait la course en tête de la gauche avec 10 % des voix et tient, lui, son meeting le lendemain dimanche 10 mars à Lyon.

Valérie Lecasble

Editorialiste politique