Fin du nucléaire : l’Allemagne au charbon
Les Allemands sortent du nucléaire. Conséquence : ils restent dans l’ère des énergies carbonées.
Au terme d’un effort remarquable, la République fédérale ferme ses trois dernières centrales ; le nucléaire est bien fini outre-Rhin. Curieusement, une majorité d’Allemands doutent maintenant que ce soit une si bonne idée. La décision a été prise par Angela Merkel peu après le tsunami de Fukushima, sous le coup d’une émotion compréhensible. Était-elle rationnelle ?
On remarque d’abord que les risques de tsunami sont plutôt faibles en Allemagne ; on constate qu’en soixante années de fonctionnement, le nucléaire allemand n’a causé aucun accident mortel ; on s’aperçoit qu’on doit rouvrir des centrales à charbon, polluantes à souhait ; on se rend compte, depuis la guerre d’Ukraine, que la dépendance allemande à l’égard du gaz russe n’est pas la meilleure des solutions ; on doit enfin se résigner à importer d’énormes quantités de gaz liquéfié des États-Unis, au cours de voyages eux aussi très polluants.
Du coup, les écologistes allemands se divisent : les uns tiennent mordicus à la fin du nucléaire ; les autres donnent la priorité absolue à la réduction des gaz à effet de serre. Mais il est un peu tard : les centrales sont fermées et, en attendant le développement des renouvelables, le gaz et le charbon voient s’ouvrir devant eux un avenir radieux. Plus banalement, la France a choisi de conjuguer énergies renouvelables et atome pour sortir de l’économie carbonée. Est-ce si stupide ?