Gaza: une famille en otage

par Sandrine Treiner |  publié le 21/10/2023

Cinq membres d’une famille, dont des enfants, ont été enlevés dans l’attaque du kibboutz de Nir Oz, près de Gaza. Depuis, pour la mère, ne reste que l’attente et l’angoisse

Galit Dan Jaoui. © Sami Boukhelifa/RFI

Galit Dan ne répond plus que par des messages écrits, courts. Directrice d’un théâtre et professeur d’art dramatique, elle est de nationalité franco-israélienne. C’est son ami d’enfance à Paris, Yaniv Nadler qui a sonné l’alarme. Le 6 octobre au soir, Galit Dan était dans le kibboutz de Kissoufim, où elle avait déménagé depuis quelques mois avec sa fille Noya, 12 ans.

Ce soir-là, l’enfant a demandé à aller passer la nuit chez sa grand-mère, Carmela, restée vivre dans leur ancien kibboutz de Nir Oz. Galit l’y a déposée avant de rentrer chez elle. Au petit matin, les sirènes retentissaient dans les villages et le téléphone sonnait chez Galit.

A Nir Oz, la maison de Carmela la grand-mère était équipée comme un bunker conçu pour résister à une attaque aérienne, pas à une infiltration. Le 7 octobre, tôt le matin, des hommes du Hamas ont pénétré dans le logement, et enlevé la petite-fille et sa grand-mère. Ils ont aussi kidnappés. Offer, l’ex-beau-frère de Galit.  Hadan, l’ancien mari de sa sœur, a lui aussi été enlevé avec leurs deux enfants, Erez, 12 ans et Sahar, 16 ans. Cinq membres d’une même famille au total.

Les terroristes ont franchi la frontière avec la bande de Gaza avec leur butin humain. La fille de Galit, Noya, atteinte de troubles autistiques, et la grand-mère Carmela ont été assassinées, et leurs corps rejetés côté israélien, probablement parce qu’elles ralentissaient la fuite des ravisseurs. Ce sont des drones qui ont repéré leurs corps parmi une soixantaine d’autres.

Ce dimanche soir, un rassemblement aura lieu à Paris place de Fontenoy pour la libération de tous les otages retenus à Gaza. Sept français au total sont portés disparus. L’espoir, c’est de voir les disparus revenir comme les deux otages israélo-américaines qui viennent d’être libérées par l’entremise du Qatar, émirat qui abrite la direction politique du mouvement. Prise d’otages, séquestrations, négociations, chantage, intermédiaires, peur et angoisse monnayées…sordide marché.

Sandrine Treiner

Editorialiste culture