Grèce : en finir avec la déprime
Nouvelles élections législatives ce dimanche en Grèce. Si le parti conservateur en place est favori, les Grecs restent sonnés par plusieurs années difficiles
Avant, évoquer la Grèce, c’était faire référence à sa mythologie, son
Histoire millénaire, sa lumière… Aujourd’hui, c’est évoquer la crise
financière de 2008 quand le pays envisageait de faire défaut sur sa
dette et risquait d’emporter toute la zone euro dans sa tombe.
La Grèce connaît, comme dans toute l’Europe, des problèmes graves
liés au coût de la vie. Récemment, un scandale retentissant impliquant
Eva Kaili, vice-présidente du Parlement européen, accusée d’être
impliquée dans une vaste affaire de corruption a renforcé le manque
de confiance des citoyens en leurs représentants.
Entre abattement moral, déception politique et abstention massive (42 % en 2019), le
risque est de voir de plus en plus d’électeurs se tourner vers les partis
d’extrême droite, comme Nouvelle Démocratie.
Ce nouveau scrutin législatif va-t-il rebattre les cartes ? Alexis
Tsipras, désormais acteur incontournable de la vie politique grecque,
reste celui qui promettait la lune au pays lorsqu’il est arrivé au
pouvoir. Il a déçu en s’accommodant d’une politique de rigueur
budgétaire qui a crucifié le pays.
Il arrive second, dans les sondages,
face au Premier ministre Kyriakos Mitsokatis, libéral de droite qui
peut se vanter de résultats positifs depuis son arrivée au pouvoir en
2019 : salaire minimum augmenté de 650 à 780 euros, baisse des impôts et une croissance de 5,9% en 2022.
Le problème est ailleurs : les électeurs, en majorité, boudent les élections. Aucun
entrain, pas de réelle adhésion pour tel ou tel acteur, les
Grecs votent par défaut, juste pour acter le fait qu’ils ne
sont plus à l’époque de la dictature des colonels.
Ces élections sont pourtant inédites pour les Grecs dans la mesure où
elles auront lieu à la proportionnelle intégrale. Mais peu de partis sont
prêts à s’allier les uns avec les autres. Chacun veut rester dans son
coin.
Résultat : le blocage des institutions, donc pas de gouvernement
formé à l’issue des élections, dur pour un pays meurtri qui a besoin
d’être gouverné.