Hemingway : le vieil homme et l’amer
Penguin Random House, maison d’édition anglo-saxonne, a cru prudent de publier un « avertissement au lecteur » sur le langage et les représentations culturelles d’un roman du célèbre écrivain américain…
Retenons bien la formule. « Trigger warning » est le terme anglais pour « avertissement », notamment ceux que les éditeurs anglo-saxons accolent désormais sur les couvertures des livres susceptibles de heurter ou de choquer les sensibilités. Pour qui sonne le glas ?
Après bien d’autres, c’est Ernest Hemingway qui fait l’objet d’une mise en garde. Penguin Random House a jugé bon de se prémunir d’éventuelles protestations à l’occasion de la réédition du très classique : « Le Soleil se lève aussi », publié en 1926.
Le roman met en scène Jake Barnes, un vétéran de la Première Guerre mondiale devenu impuissant, Lady Brett dont il est amoureux et son ami juif, Robert Cohn. L’éditeur mentionne désormais que la publication n’implique pas l’adhésion aux représentations culturelles et langagières de l’auteur et pointe des formules antisémites.
Décidément « sulfureux », Hemingway se voit aussi mis à distance, selon le Daily Mail, par les étudiants en histoire et littérature de l’université des Highlands and Islands en Écosse. C’est sur le légendaire « Le vieil homme et la mer » qu’est tombée leur désapprobation à l’égard de la violence du conte qui oppose le Cubain Santiago et un marlin. Les pêcheurs écossais ont du souci à se faire !