Histoire (très actuelle) de la dernière guerre mondiale
Plus jamais ça ! disait-on en 1945. Hélas, la barbarie est de retour.
Je croyais avoir beaucoup lu sur la dernière guerre mondiale. En me plongeant dans les mille pages du dernier livre d’Olivier Wieviorka (Histoire totale de la Deuxième Guerre mondiale, Ed. Perrin) je redécouvre combien cette tragédie mérite d’être à nouveau méditée.
Les pages du livre consacrées à l’avant-guerre resonnent de façon très actuelle : le désarmement moral des pays libres, tout autant que le désarmement militaire, a conduit au pire…
Écrit sans emphase, avec une froideur scientifique ce livre est une somme d’une actualité sidérante. On y redécouvre la folie fanatique d’un dictateur, la cécité des démocraties face à la force brute, l’éternelle poudrière d’une l’Europe centrale gangrénée, les tentations isolationnistes de l’oncle Sam, l’effort gigantesque de mobilisation qui fut nécessaire pour faire face à la barbarie, l’ampleur des victimes civiles (Dresde, ville de 630 000 habitants entièrement rasée par les bombes et le feu), la paralysie des institutions internationales… quand la SDN préfigurait l’ONU !
Au moment où ce qui se passe à Gaza choque le monde, il n’est pas inutile de rappeler aux bonnes âmes que la guerre propre… ça n’existe pas ! La guerre est impitoyable avec les naïfs.
Je prie pour avoir tort et faire ici un parallèle inapproprié. Mais l’histoire bégaie. Il faut relire Raymond Aron : celui qui croit que le monde obéit plus à la raison qu’aux passions n’a rien compris à l’Histoire.