« Inclusif »
Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité
Anglicisme passé dans le langage commun, avec les définitions suivantes :
“qui n’exclut personne” (Petit Robert),
“ qui contient en soi quelque chose d’autre” (Petit Larousse).
Au choix, on peut aussi dire : « tolérant », « accueillant », « égalitaire », même si ce ne sont pas d’exacts synonymes. Une école « inclusive »accueillera des enfants souffrant d’un handicap ; une ville mènera une politique « inclusive » pour les classes défavorisées ou pour les minorités ethniques ; une société qui se veut « inclusive » s’efforcera d’accueillir et de traiter avec les mêmes égards des personnes très différentes, etc.
Les mauvais esprits remarqueront que cette politique « inclusive » était auparavant désignée par le terme « républicaine », c’est-à-dire une politique qui donne à tous ses citoyens les mêmes droits et les mêmes devoirs. Mais comme la République est réputée aveugle aux différences, elle est accusée de discrimination. Si bien que pour être « inclusif », il faut commencer par opérer des distinctions de race ou de culture. Ce qui n’est pas très « inclusif ».
Même chose avec l’écriture « inclusive », qui rend le français si difficile à lire pour une grande partie de la population, qu’elle tend à exclure ceux qu’elle prétend inclure. Ceux qui prônent l’inclusion s’excluent ainsi du vulgum pecus voué à l’exclusion, et détiennent en fait, sous prétexte d’inclusion, l’exclusivité d’une forme d’exclusion, inclusive néanmoins.