Introspection publique
Valérie Lecasble a été touché par le livre de Bruce Toussaint, « Heureusement, elle n’a pas souffert », où il fait le récit intime du deuil successif de ses deux parents
« Heureusement, elle n’a pas souffert », dans cet ouvrage rempli de tendresse, Bruce Toussaint, 50 ans, raconte l’histoire vraie de son double deuil, celui successivement de ses deux parents, son père, d’abord, parti sans bruit le premier, à la suite d’une longue maladie. Puis surtout, le décès, brutal, inattendu, de sa mère victime à 73 ans d’une crise cardiaque en pleine rue. Le fils est très affecté par cette double disparition, celle de sa mère en particulier qu’il adorait plus que tout, une femme fantasque, pleine d’entrain. Jamais, il n’avait imaginé qu’elle puisse disparaître ainsi, en un instant. Sa mère forcément, serait éternelle.
Protégé jusque-là par une vie apparemment sans heurts, avec une enfance heureuse dans une famille française de moyenne bourgeoisie, marié à une journaliste qui lui a donné deux enfants, Bruce Toussaint se trouve confronté à la mort pour la première fois. Sa peine est profonde et la rupture violente, comme si cet homme à qui tout réussit, découvrait alors sa propre finitude.
Son récit qu’il a écrit comme une thérapie est bâti de telle sorte qu’il nous renvoie à nous-mêmes, à chacune de nos histoires, à la relation filiale qui nous a forgé. Qui serions-nous sans nos parents qui nous ont élevés ? « Je dois énormément à mes parents, ils ont fait ce que je suis », nous dit Bruce Toussaint.
Rond, empathique, soucieux des autres, nul doute que Bruce Toussaint a puisé dans la confiance inconditionnelle que ses parents lui ont accordée, la colonne vertébrale de ses valeurs et de sa vie professionnelle.
Certes, il avait choisi de devenir journaliste, mais rien ne le prédestinait à être ainsi propulsé présentateur de la matinale de TF1, première chaîne de télévision française. Le job promet d’être passionnant : Bonjour ! c’est dès le 8 janvier prochain deux heures trente de direct, de 7 h à 9 h 30, entouré de 16 chroniqueurs, pour traiter l’ensemble des sujets du jour sur un « ton chaleureux et convivial ».
Voilà bien la marque de fabrique de Bruce Toussaint, ce côté gros nounours qui s’installe chez vous pour vous raconter la vie comme s’il était votre ami. Avec un sens certain de la fidélité. À TF1, ce n’est pas un hasard, il retrouve ceux avec qui il a débuté, en particulier Rodolphe Belmer, le PDG, qui a accompagné sa carrière pendant dix-sept ans à Canal + et à i>Télé au sein du groupe Canal +, quand il le dirigeait.
Sous sa houlette, Bruce Toussaint y a présenté la plupart des tranches d’information, mais aussi « N’ayons pas peur des mots », créée il y a vingt ans par son producteur et ami de poker Alexandre Amiel. Dans cette émission où l’on voit alors débattre un certain …. Jean-Luc Mélenchon, se révèlera précurseur de son temps.
Être dans l’air du temps, accompagner les époques est bien ce qui motive Bruce Toussaint. Dans la saturation actuelle de l’information pure, dure et parfois violente, gageons qu’il va tenter de remettre un peu de convivialité.