Iran – Israël : l’escalade

par Malik Henni |  publié le 19/04/2024

Après les frappes de représailles de Téhéran sur Israël, le monde s’inquiète. Tour d’horizon de la presse internationale

D.R

L’Argentin La Nacion remarque que les chancelleries occidentales font tout leur possible pour empêcher une nouvelle riposte israélienne même si « Israël s’est dit déterminé à répondre à l’attaque iranienne sans précédent, même si la quasi-totalité des 350 drones et missiles lancés ont été interceptés par le système de défense aérienne israélien, avec l’aide des États-Unis et d’autres pays. » Par ailleurs, les Européens prépareraient un nouveau paquet de sanctions contre la République islamique.

Le mexicain Elcelsior retient l’appel à la désescalade de Mexico. Et les analyses à chaud mettent en avant le contexte de l’opposition entre Israël et Téhéran depuis 1979.

L’ukrainien pro-occidental « New Voice for Ukraine » rappelle que l’Iran est l’un principaux soutiens du Hamas et un fervent soutien du terrorisme dans la région. Mais le problème est plus global : « sans un changement de leadership à Téhéran, Jérusalem et Ramallah, il n’y a probablement aucun espoir de résoudre le conflit israélo-palestinien ou israélo-iranien ».

La voix du parti communiste chinois, le Global Times, ne manque pas l’occasion de pointer un double discours américain : prompt à condamner l’Iran, mais muet sur la frappe israélienne. Or, aucune solution de paix durable si la question palestinienne n’est pas réglée : « Les dirigeants politiques de la région devraient donner la priorité à la protection de la vie et des biens de leur population, reconnaître l’importance de la sécurité collective et s’abstenir de rechercher une sécurité absolue aux dépens de la sécurité des autres nations ».

Le journal indonésien Kompas cite la ministre des Affaires étrangères qui revient sur la crise ouverte par le 7 octobre et affirme que « le problème est assez complexe, mais toutes les parties comprennent également que si la question palestinienne et la question de Gaza ne sont pas résolues, il sera difficile d’instaurer la stabilité dans la région du Moyen-Orient ». Le président indonésien a d’ailleurs fait savoir qu’il s’était entretenu avec le ministre chinois des Affaires étrangères sur cette question, sans plus de précisions.

Le japonais Asahi Shimbun brosse un portrait d’ensemble de la situation qui n’a rien de rassurant : « Étant donné qu’il est largement admis qu’Israël possède des armes nucléaires, il est essentiel de dissuader l’administration du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est soutenue par des forces de droite extrêmement dures, d’emprunter une voie imprudente vers une guerre totale avec l’Iran. » Le Japon, insiste le quotidien qui entretient toujours des relations avec Téhéran et dont les liens économiques se sont renforcés avec Tel-Aviv, doit œuvrer dans le sens d’une désescalade.

L’Asahi Shimbun rappelle que pendant que l’on s’échange des bombes, des civils continuent de mourir à Gaza. : « la communauté internationale se montre de plus en plus critique à l’égard des opérations militaires israéliennes à Gaza, qui ont fait plus de 33 000 morts et provoqué une crise humanitaire ».

Malik Henni