Israël-Gaza : faire reconnaitre le viol comme arme de guerre
Sheryl Sandberg, ex-haut responsable de Facebook, mène un combat pour faire juger les viols du Hamas du 7 octobre devant un tribunal international
Milliardaire américaine et autrefois directrice de l’exploitation de Facebook et considérée comme son numéro 2 , l’une des femmes alors les plus puissantes du monde, Sheryl Sandberg se consacre à sa fondation Lean It ( l’appui ). Elle figure parmi les 50 femmes d’affaires les plus puissantes du monde d’après le magazine Fortune et parmi les 100 personnalités les plus influentes selon le Time.
Rien, jusqu’ici, ne la prédisposait à partir en campagne pour faire reconnaître – au niveau international – le viol des femmes israéliennes par les soldats du Hamas. Rien, sinon le choc de l’attaque du 7 octobre et les crimes commis contre les femmes en Israël : « je veux prouver au monde que le Hamas a utilisé le viol comme une arme de guerre ».
A ses côtés, quelques grands témoins l’ont accompagnée à Paris pour dite leur détermination à traquer les coupables pour les traduire devant un tribunal international. Il y a là Cochav Elkayam-Levy, qui préside la « commission israélienne sur les violences sexuelles du 7 octobre ». Et Mirit Ben Mayor, qui pilote la communication de la division criminelle israélienne Lahav 433 en charge de l’enquête. Et d’autres témoins comme la dirigeante de la morgue qui a vu les camions frigorifiques se remplir et les cadavres s’entasser. Ou encore l’une des survivantes du massacre du festival Nova, où des centaines de jeunes ont été tués.
Elles témoignent avec force, convaincues « qu’on leur dénie la réalité ». Les viols du Hamas ont été, selon elles, fait sur ordre, programmés, prémédités : une arme de guerre. Comme en Bosnie, en Libye ou en Ukraine. Elles assènent : « Le FBI israélien est en train de recueillir les preuves et de reconstituer l’histoire de ce qui s’est vraiment passé. Nous savons désormais que les soldats du Hamas avaient reçu l’ordre de souiller et de violer les femmes. Nous amènerons les terroristes devant un tribunal international ».
Mission impossible ? Mirit Ben Mayor reconnaît que les rares survivantes à ce massacre n’osent pas parler, seules quelques-unes qui ont bravé, sous anonymat, leur peur de témoigner. Techniquement, les preuves de viols sont complexes à récolter tellement les corps ont été abimés : bassins brisés, organes génitaux sectionnés, corps découpés ou réduits en cendres, tout cela rend les identifications particulièrement difficiles.
Alors, elles témoignent, incrédules devant les attaques de certaines organisations féministes qui refusent de reconnaître leur cause. Et mettent en cause les instances internationales : « les institutions de l’ONU nous demandent des preuves, alors que pour les femmes violées en Ukraine, ce n’est pas le cas. Le déni et le questionnement sur les témoignages recueillis sont une seconde humiliation pour les victimes ».
Comme si les 26 000 morts palestiniens de Gaza avaient effacé le massacre et le viol des femmes israéliennes. Pour celles qui ont survécu, l’horreur des bombardements à Gaza aujourd’hui ne doit pas justifier les violences sexuelles comme arme de guerre. Sheryl Sandberg : « je veux briser l’omerta, pour aujourd’hui et pour les trente prochaines années. »