J-4 : On s’ennuie…
À force de répéter depuis trois mois les mêmes arguments, le club des huit peine à surprendre.
Trop de débats tuent le débat. Pour ceux qui ont suivi la campagne des élections européennes depuis le premier débat, qui a réuni à la mi-mars sur Public Sénat le club des huit principaux candidats devenus depuis familiers aux téléspectateurs – sur France Info TV, LCI, BFMTV, CNews, radios, etc. -, les arguments des uns et des autres ne surprennent plus. Sur le plateau de France 2, le chronomètre déroule ses gros chiffres sur chaque pupitre pour un exercice équivalent, le temps s’écoule lentement.
« Laissez-moi parler! », assène l’un, « Je ne vous ai pas interrompu ! », dit l’autre, « C’est à mon tour! », revendique le troisième. En trois mois, ils ont appris à se connaître et, dans une ultime tentative de passer devant Valérie Hayer, Raphaël Glucksmann provoque un duel avec Jordan Bardella afin de se placer en principal opposant au Rassemblement National. Humiliée la veille par l’irruption de Gabriel Attal sur son plateau, Valérie Hayer est à l’offensive.
La journaliste Caroline Roux cherche à rééquilibrer les temps de parole, regrette que certains disent «toujours la même chose », et on se prend à se demander si jeudi 6 juin au 20 h, le temps d’Emmanuel Macron sera lui aussi compté comme l’Arcom s’y est engagé.
À l’heure de la conclusion, chaque candidat demande aux Français d’aller voter, car le premier parti de France demeure celui de l’abstention. Il est 22h45, on attendait le deuxième round des huit autres candidats, mais c’est le moment des clips de la campagne électorale. On découvre alors la diversité des 38 listes qui se présentent le 9 juin, dont certaines sont vraiment originales, parfois franchement étonnantes. Il est 23h, on travaille demain, il est l’heure d’aller se coucher… Tant pis pour le débat des petits candidats.