J-5 : Panique en Macronie

par Valérie Lecasble |  publié le 03/06/2024

Gabriel Attal avec Valérie Hayer, Emmanuel Macron  aux journaux télés… L’heure est aux pompiers appelés en urgence.

D.R

Quelle fébrilité s’est emparée de Gabriel Attal pour faire irruption, à la surprise générale, lundi 3 juin dans l’auditorium de la Maison de la Radio où Valérie Hayer était en train de s’exprimer dans le cadre d’une émission spéciale de France Info TV « Demain l’Europe » consacrée aux élections européennes ? Le Premier ministre a plaidé qu’il était interviewé par France Info à l’étage au-dessus pour justifier sa présence, puis sa longue plaidoirie en faveur de l’Europe auprès des nombreux jeunes présents dans l’assistance.

« Vous êtes inquiet, Monsieur Attal ? C’est pour ça que vous suivez la candidate partout », lui lance la journaliste. « Les femmes ne sont pas des paillassons », s’indignera quelques minutes plus tard Marie Toussaint, dans la foulée de François-Xavier Bellamy : « Chez nous, ce sont les candidats qui font campagne ».

Macron au front

Le plus spectaculaire sera l’intervention aux journaux du soir de TF1 et France 2 d’Emmanuel Macron, à trois jours seulement du scrutin du 9 juin, pour donner, au prétexte du 80ème anniversaire du Débarquement, sa position sur les guerres en Ukraine et à Gaza. L’opposition est vent debout, tant cette prise de parole inattendue du Président de la République peut peser, en toute fin d’une campagne des élections européennes entamée par les candidats depuis plusieurs mois.

Il y avait déjà eu le débat Attal-Bardella, voici que le même Premier ministre chipe cette fois le temps de parole de sa candidate et que le Président se sent libre d’intervenir sans que personne ne sache comment les autres partis récupèreront l’équivalent de son temps de parole, ainsi que le prévoit l’Arcom.

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Le score du Rassemblement National attendu dans les sondages étant deux fois supérieur à celui de la majorité présidentielle, le couple exécutif, paniqué, jette ses dernières forces dans la bataille. Sans se demander si ce n’est pas lui, plutôt que Valérie Hayer, qui fait fuir les électeurs et dégringoler les intentions de vote.

Valérie Lecasble

Editorialiste politique