« J’assume… »
Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité
Donc le président de la République « assume » l’ambiguïté stratégique de sa déclaration sur le présence éventuelle de troupes françaises en Ukraine. C’est une bonne nouvelle. Emmanuel Macron serait donc responsable de ses propos. C’est d’autant plus important qu’à la suite de cette affirmation, certains de ses homologues des pays alliés semblaient avoir des doutes. Sans parler de Poutine. Le chef de l’État serait-il aussi responsable de ses actes ? Sauf qu’en » politique comme chacun sait, parler c’est agir. La preuve : « de l’action, de l’action, de l’action », avait promis Gabriel Attal. C’est ce qu’il fait : il parle, il parle, il parle. Et lui aussi « assume » bien entendu.
En fait, « j’assume » est une sorte de mantra macronien qui comme le vrai, le bouddhiste, se répète plusieurs fois au cours de la méditation. La méditation, peu recommandée chez les Macroniens, mène à la réflexion… ce qui est extrêmement dangereux. Si on réfléchit, le doute n’est jamais loin. Donc on « assume » à tout bout de champ. Surtout les mesures antisociales, suppression des APL, réduction des droits des chômeurs… Là, on assume à fond parce qu’on n’est pas démagogue, on est courageux, parce qu’on veut faire le bien du peuple malgré lui. C’est très s’impressionnant cet énorme sens des responsabilités.
D’ailleurs, en Macronie, presque tout gouvernant à un moment ou un autre a affirmé qu’il assumait quelque chose. D’abord parce que faire comme le chef c’est bien. Ensuite, parce que montrer qu’on prend en charge quelque chose c’est se valoriser, exister. J’assume, donc je suis. Assumer c’est aussi prendre sur soi. Donc les macronistes prennent énormément sur eux. En espérant que cela ne leur coûtera pas trop cher. Bon d’accord, j’exagère… mais j’assume.