Jeux olympiques à Paris

par Malik Henni |  publié le 22/03/2024

Politiques les Jeux olympiques ? Bien sûr. Et, avec les guerres d’Ukraine et de Gaza, ceux de Paris plus que d’autres…

D.R

Le Mainichi Shimbun, principal quotidien du Japon, ex- pays hôte, et l’Allemand Der Spiegel ,récapitulent les enjeux : « les JO risquent d’être fortement assombris par la question palestinienne et par des guerres telles que l’invasion de l’Ukraine ». Pour le journal japonais, « Gaza n’abandonnera pas son rêve de Paris », malgré la guerre.

Au contraire, les Palestiniens espèrent utiliser cet évènement comme une vitrine pour montrer au monde ce qu’ils subissent. Concernant la Russie, elle a précédemment utilisé le moment des JO de Pékin en 2008 pour envahir la Géorgie.

Les questions d’organisation n’intéressent pas ou peut la presse internationale : The Washington Times fait le tour du sujet avec un article sur la sécurité de la cérémonie d’ouverture et rappelle que « les responsables des Jeux olympiques affirment que la participation d’Israël n’est pas remise en question».

Le mexicain Excelsior cite la maire de Paris Anne Hidalgo pour qui les Israéliens doivent pouvoir participer sans restriction, car « Israël est une démocratie ». Et le souvenir des attentats de Septembre Noir, où 11 sportifs israéliens avaient été tués à Munich en 1972, est souvent invoqué.

InfoLibre, le journal madrilène partenaire de Mediapart, ouvre au contraire, ses colonnes à Santiago González Vallejo, cofondateur du « Comité de Solidarité avec la Cause Arabe » pour qui la participation de l’État hébreu est impensable, comme l’était celui de l’Afrique du Sud : « il faut contribuer à l’expulsion d’Israël des Jeux olympiques, de la FIFA, etc.».

La suspension des athlètes russes et biélorusses fait surtout réagir la presse moscovite. Le groupe RBC média, longtemps critique du pouvoir poutinien, mais à présent cornaqué, revient sur la décision du CIO su 19 mars en donnant la parole à des officiels du régime. Le Kremlin salue le choix de ne pas faire signer un document aux athlètes qualifiés qui condamnerait les « opérations militaires spéciales ». Mais les athlètes ne pourront cependant pas participer aux épreuves collectives et seront privés d’hymne et de drapeau.

Une députée rappelle que la Russie organise par ailleurs ses propres « jeux de l’amitié » avec des pays alliés, malgré les « appels au boycott » du CIO. Tous les responsables sportifs russes condamnent le traitement de leurs athlètes : « le CIO prend des décisions qui n’ont rien à voir avec la Charte olympique. Ils ne savent pas quoi faire. Ils veulent plaire à leurs maîtres. Qui sont-ils ? ».

Le turc Hürriyet, proche du pouvoir, retient pour sa part la déclaration d’Emmanue. Macron qui affirme proposer une trêve à la Russie en Ukraine pour les JO. La réponse de la diplomatie russe ne s’est pas fait attendre : « “Il se contredit constamment, il dit des choses très étranges”.

Pour le journal allemand de centre-gauche Berliner Zeitung, Vladimir Poutine n’a pas totalement fermé la porte à une telle initiative, mais affirme qu’il examinera toute question “sous l’angle des intérêts de la Fédération de Russie.”

Malik Henni