Justice : Sandrine Rousseau sans parachute

par Yoann Taieb |  publié le 16/06/2023

Sandrine la Lilloise est attaquée en justice pour avoir menti et s’être implantée de « façon indue » à Paris pour les législatives 2022. Un parachutage qui détonne dans l’univers de la gauche radicale

Sandrine Rousseau,-Photo AFP

L’édifice de la NUPES connaît des secousses internes et particulièrement chez les écologistes où survient un énième conflit interne. Une habitude si l’on fait un récapitulatif des événements récents : le candidat à la présidentielle Yannick Jadot, vilipendé pour sa campagne 2022, l’affaire Julien Bayou (dénoncée par Sandrine Rousseau) qui n’a rien donné, la plainte du candidat déçu à la primaire des verts en 2021 Jean-Marc Governatori et, enfin, le retour opportuniste de Denis Baupin, pour les sénatoriales qui agace.

Sandrine Rousseau, désormais incontournable figure de la NUPES, est attaquée pour « inscription indue sur les listes électorales ». Claire Monod, activiste et candidate déçue à l’investiture pour les législatives à Paris en juin 2022, l’accuse d’avoir fourni un faux certificat de résidence dans le 13e arrondissement de la capitale alors que, visiblement, elle n’y a jamais vécu.

D’après un document que France Inter a consulté, « le 1er mars 2022, à trois jours de la clôture des inscriptions sur les listes électorales et de la validation des listes de candidats par le Conseil fédéral d’EELV », Sandrine Rousseau « a produit à la mairie du XIllème arrondissement de Paris une attestation d’assurance établie par la GMF ».
La plainte affirme de son côté que « ce n’est que le 14 avril [ un mois et demi après ] qu’elle est finalement signataire d’un bail pour un studio, l’obligeant à faire changer son inscription à une autre adresse dans le 13e. »


Claire Monod reproche à Sandrine Rousseau l’insincérité de ses déclarations, de ses combats et de ses engagements. Celle-ci, paradoxalement, incarne l’establishment : indifférente, sourde aux injonctions, elle trace son chemin.

Sandrine Rousseau se défend en invoquant un imbroglio concernant la location d’un appartement parisien. Elle n’en demeure pas moins parachutée loin de la ville, Lille, où elle a fait carrière, pour obtenir un mandat de députée. Difficile d’imaginer que LFI, très puissant dans le nord, aurait accepté de lui faire une place sur des terres électorales gardées jalousement.

Serait-ce à dire que l’intransigeante Sandrine Rousseau exige pour les responsables politiques une éthique irréprochable dont elle s’affranchit pour briguer une place à l’Assemblée nationale ?

Yoann Taieb